- 03m31s
2 min de lecture
L'EPSAN de Brumath
Crédit : Yannick Olland
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Dans les couloirs du pavillon Augustin, l'une des 11 unités de soins psychiatriques pour adultes, les médecins du service retournent le problème dans tous les sens. Ils n'ont que 23 lits, mais qui débordent quasiment en permanence. "Ce n'est juste pas possible ! Il en faudrait au moins 28...", confie un médecin, désemparé. Les équipes sont obligées de pousser les meubles pour rajouter des "lits de crise" dans des chambres censées être individuelles.
Avec ces conditions de travail dégradées, il faut aussi prendre soin des soignants, car les consultations ont augmenté de 20 % depuis le COVID. Le Dr Codruta Ionescu, la chef de pôle souligne : "Nous avons un devoir de service public... mais le prix à payer, c'est qu'il y a beaucoup de fatigue qui s'accumule."
Face à cette situation, certains professionnels, comme le Dr Kamen Hinkov, préfèrent quitter l'établissement pour préserver leur santé mentale. "Je pars. Je suis psychiatre et je pars... Je pars dans un autre hôpital en espérant que ce sera mieux. J'ai souvent le sentiment de suivre les événements. On accumule des retards, on est obligé de privilégier uniquement ce qui est urgent. J'estime que ce n'est pas suffisant".
Chambre individuelle à l'EPSAN Brumath
Crédit : Yannick Olland
À Brumath, tout le personnel garde en mémoire le suicide de deux infirmiers ces six derniers mois. Pour le délégué CFDT Philippe Gueth, ces décès sont révélateurs d'un malaise profond au sein de l'établissement. "Avec les courriers qu'a laissés l'un des infirmiers, clairement, il met très directement en cause l'établissement, le management", souligne-t-il. Aujourd'hui, il craint que d'autres collègues ne craquent à leur tour.
De son côté, la direction de l'hôpital reconnaît le manque de personnel, mais elle réfute un lien direct entre ces drames et les conditions de travail. "C'est vrai qu'il manque 75 infirmières, ça représente 12 % de nos effectifs. La surcharge de travail, elle est évidente. Mais sur la question des décès, ce n'étaient pas des décès dans les services. Les conditions de travail n'étaient pas une composante de ces deux drames", explique Yasmine Sammour, la directrice de l'établissement.
En attendant des renforts et les résultats des enquêtes en cours, les personnels de l'hôpital de Brumath continuent de travailler avec les moyens du bord, en tentant de préserver leur santé mentale dans un environnement de plus en plus difficile.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte