Santé : pourquoi les dermatologues redirigent-ils vers les généralistes ?

3,5 dermatologues pour 100.000 habitants. C'est désormais le nombre de spécialistes de la peau en France, tandis que leur nombre a chuté de 20% en quinze ans. Débordés, les professionnels demandent désormais à leurs patients de se tourner vers leur médecin traitant.

La pénurie de dermatologue est telle que leurs consultations doivent être réservées aux patients les plus à risque, comme l'estime Nicole Jouan, membre de la Société française de dermatologie. "Il y a des personnes à risque de cancer de la peau, qui ont besoin d'un suivi régulier, annuel ou parfois plus", explique-t-elle. "Mais pour la population de tout venant, il a été démontré qu'il n'y avait pas de valeur ajoutée à faire un dépistage tout azimut."

Pour faire contrôler un grain de beauté ou une plaque d'urticaire, mieux vaut donc miser sur son médecin traitant. "On a dans nos cabinets beaucoup de rendez-vous qui sont pas forcément pertinents", ajoute la dermatologue. "Il y a des petites bobologies, des verrues, des petites infections virales qui régressent spontanément et on a malheureusement plus le temps de les voir."

Le généraliste avant le spécialiste

"On doit pouvoir avoir un relais, soit en médecine générale, soit à la pharmacie, pour désengorger les cabinets et réserver des soins spécialisés aux personnes qui en ont vraiment besoin", espère Nicole Jouan. 

Si le médecin traitant a des doutes, c'est désormais lui qui renverra vers un confrère dermatologue. En procédant ainsi, cela doit permettre aussi d'attendre moins longtemps pour avoir un rendez-vous.