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Déserts médicaux : en quoi consiste le projet de loi qui divise les médecins ?

Une proposition de loi du député Frédéric Valletoux (Horizons) pour tenter d'apporter des réponses à la désertification médicale doit être examinée dans l'hémicycle ce lundi 12 juin.

Médecin auscultant une patiente.
Crédit : Odilon Dimier/AltoPress/Maxppp
DÉSERTS MÉDICAUX - En quoi consiste le projet de loi qui divise les médecins ?
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Agathe Landais - édité par Sarra Djeghnoune
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Les députés examinent cette semaine, dans l'hémicycle, la proposition de loi visant à lutter contre les déserts médicaux. Ce qu'on appelle un désert médical, c'est un territoire dans lequel il est difficile, voire impossible, de se faire soigner près de chez soi, faute de médecins. 

On estime qu'un Français sur dix est concerné et 11% de la population n'a pas de médecin traitant. Il y a des zones pires que d'autres, mais ce qu'il faut retenir, c'est que la difficulté d'accès aux soins touche désormais tout le pays. C'est ce qu'a conclu l'Académie de médecine dans un rapport publié au mois d'avril. 

D'ailleurs, contrairement à l'idée reçue, le bassin parisien fait partie des zones les plus durement frappées par le manque de généralistes, avec la Normandie et le centre Val de Loire. Pourtant, il y a un paradoxe partout, on manque de médecins et pourtant, leur nombre, lui, ne cesse d'augmenter +8,5% de médecins en exercice depuis 2010. En fait, c'est parce qu'ils travaillent plus longtemps. Selon les derniers chiffres de l'Ordre des médecins, 20% des médecins retraités continuent aujourd'hui de travailler à temps partiel  grâce au cumul emploi retraite.

La conséquence de tout ça, c'est qu'aujourd'hui 30% des médecins ont plus de 60 ans. Ça fait donc un peu moins d'un tiers de nos médecins qui vont partir en retraite dans les années à venir. 

Interdire l'intérim médical en début de carrière

Pour tenter d'inverser la tendance, les députés veulent se pencher sur une proposition de loi cette semaine, qui vise à nouveau l'intérim. L'idée, c'est d'interdire aux jeunes médecins d'avoir recours à l'intérim médical. Aujourd'hui, un jeune médecin sur deux exerce en tant que remplaçant. Ils ne sont donc pas installés dans un cabinet, ni à temps plein dans un hôpital. 

D'ores et déjà, les médecins sont contre. Ils estiment que ça ne ferait qu'empirer leurs conditions de travail. Car déjà aujourd'hui, les libéraux peinent à trouver des remplaçants quand ils sont malades ou qu'ils partent en vacances.

La proposition de loi veut aussi obliger les médecins à déposer un préavis six mois avant de partir en retraite. Les députés estiment que ça laissera plus de temps aux agences régionales de santé pour leur trouver un successeur. "Vous croyez que les gens partent à la retraite sans chercher de successeur ? Mais c'est pendant des mois que les médecins traitants cherchent des successeurs. L'ARS (agence régionale de santé, ndlr), comme ça, d'un coup de baguette magique, va trouver des successeurs là où on n'en trouve pas. C'est d'autres solutions qu'il faut chercher. Mais celle-là n'a aucun sens", fustige Agnès Giannotti, la présidente du syndicat de généralistes MG France.

Guillaume Garot plaide pour la "régulation de l'installation"

L'idée d'obliger les médecins à s'installer dans un désert médical faisait partie de la proposition de loi initiale, mais finalement, elle a été abandonnée face à la levée de boucliers des médecins qui étaient en grève contre cela en février dernier. Donc pour l'instant, cela ne fait pas partie du texte qui sera présenté à l'Assemblée. Mais certains députés, comme le socialiste Guillaume Garot, comptent bien présenter un amendement pour en rediscuter. 

"Depuis 20 ans-30 ans, on a essayé par des politiques d'incitation, mais force est de constater aujourd'hui que le problème n'est pas résolu. Il s'agit de dire aujourd'hui, n'allez plus vous installer là où il y a suffisamment de médecins, allez exercer là où on manque de médecins, donc il y aura un système d'autorisation", estime-t-il.

Cet amendement promet en tout cas des échanges musclés dans l'hémicycle, d'autant que le gouvernement lui est opposé à toute contrainte à l'installation. 

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