Trois Français sur dix sont exposés au soleil dans le cadre de leur travail : les ouvriers du bâtiment, les agriculteurs, les jardiniers, saisonniers, maitres nageurs, marins, certains agents municipaux. Et parmi eux, 4 professionnels sur 5 ne se protègent pas de manière systématique. Ils se mettent en danger.
Chaque année en France, 100.000 nouveaux cas de cancers cutanés sont diagnostiqués. La forme la plus grave, le mélanome, touche 15.500 nouveaux malades par an, ce nombre est en augmentation constante depuis 50 ans. Ces cancers font 1.800 morts chaque année, selon l'institut national du cancer.
Le Syndicat National des Dermatologues Vénérologues (SNMV) lance une campagne de sensibilisation et de prévention particulière auprès de cette population de travailleurs. Pour porter ce message, les dermatologues se sont rapprochés des maires ruraux à travers l'Association des maires ruraux de France (AMRF). Ce partenariat se traduit par la distribution d'affiches et de dépliants localement. Les élus locaux sont les relais de cette prévention.
À Champeaux (Seine-et-Marne), Pierre-François est employé municipal, il s'occupe notamment des espaces verts dans la commune. Selon lui, réussir à trouver de l'ombre quand il entretient les massifs de fleurs n'est pas une chose facile. "Moi, je suis toute l'année dehors,", explique-t-il. "L'été, l'hiver, pour se protéger, on met une casquette, on boit aussi beaucoup d'eau", poursuit Pierre-François.
Mais l'employé municipal l'avoue, c'est compliqué de travailler avec de vêtements à manches longues ou de s'appliquer de la crème solaire régulièrement. C'est pour informer des risques d'une telle exposition au soleil que le maire de Champeaux, Yves Lagües-Baget participe à cette sensibilisation de ses agents et de ses concitoyens depuis quelques jours.
"En tant qu'élu responsable, on n'a pas le droit de baisser les bras", explique le maire de la commune. Les horaires des employés sont aussi adaptés en fonction de la chaleur. En été, quand le soleil est trop fort, les travailleurs finissent leur journée à 13h.
Il y a des indices sur la peau qui peuvent pousser à aller voir un dermatologue. "C'est la règle assez simple A B C D E", explique Marie-Estelle Roux, membre du syndicat des dermatologues et à l'origine de cette campagne de prévention.
"A, c'est l'asymétrie, quand le grain de beauté, la tache n'est pas symétrique. B, c'est la bordure, quand la bordure est irrégulière. C, c'est la couleur quand il y a trois couleurs ou plus et du noir, du noir foncé. D, c'est le diamètre, quand le diamètre est supérieur à 6 millimètres, il faut être prudent. Et E, c'est le critère peut-être le plus important, c'est l'évolutivité, c'est quand ça change, ça évolue avec le temps", révèle la dermatologue.
"Enfin, quand on a beaucoup de grains de beauté, il y a la règle toute simple du vilain petit canard", conclut la dermatologue. "C'est-à-dire : s'il y en a un qui ne ressemble pas aux autres, dans ce cas-là, on consulte", assure-t-elle.
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