Bien respirer, c’est respirer par le nez. Or, de plus en plus d’enfants respirent par la bouche. Quand c’est passager à cause d’un rhume, cela n’a pas de conséquence. Mais si cela devient une habitude, en raison, par exemple, d’infections ORL à répétition ou de rhinites allergiques, c’est un problème car cela a des répercussions sur le développement de l’enfant.
Si un enfant prend l’habitude de respirer par la bouche, cela a des conséquences sur la croissance de son visage, notamment au niveau de sa mâchoire supérieure.
En effet, c’est la respiration nasale qui permet au palais de se développer. "Lorsqu’on respire par le nez, la langue se positionne contre le palais. C’est cet appui qui va stimuler la croissance du palais, explique Méryl Manoukian, kinésithérapeute spécialisée dans la rééducation respiratoire. Au contraire, lorsqu’on respire par la bouche, la langue est placée vers le bas et ne fait plus son rôle de stimulation. Aussi, chez l’enfant, la mâchoire étant en pleine croissance, elle a tendance à devenir plus étroite. Et cela peut entraîner un manque de place pour les dents. C’est pourquoi on voit de plus en plus d’enfants avoir besoin d’orthodontie".
Alors, que faut-il faire ? Déjà, on regarde comment son enfant respire. Il peut respirer par le nez la journée, et par la bouche la nuit, et ce n’est pas normal. Un enfant ne doit pas non plus ronfler. Si son oreiller est humide au réveil, cela veut dire qu’il avait la bouche ouverte la nuit. Ce n’est pas bon pour la qualité de son sommeil. Lorsqu’un enfant respire par la bouche, on commence par aller voir un médecin pour vérifier si un problème cause une obstruction nasale.
L’enfant doit apprendre très tôt à avoir une bonne hygiène nasale. De la même manière qu’on lui apprend à se laver les dents, il doit savoir comment nettoyer son nez et se moucher. "Trop d’enfants ne savent pas se moucher, dit la kinésithérapeute. La bonne technique : c’est de se moucher une narine après l’autre la bouche fermée pour avoir le maximum d’efficacité".
À trois ans, à l’entrée à l’école, un enfant devrait être capable de se moucher tout seul. Pour lui apprendre à souffler fort par une narine, on peut faire avec lui de petits jeux. Par exemple, on lui demande de faire des bulles par le nez avec un petit appareil à bulles. On peut aussi le faire souffler par une narine dans une langue de belle-mère, cet accessoire de fête qui se déroule lorsqu’on souffle dans le bec.
Un lavage du nez quotidien, notamment le soir avant d’aller se coucher, est recommandé. Cela permet d’évacuer les mucosités. La kinésithérapeute conseille un lavage par irrigation avec une seringue de sérum physiologique pour les tout-petits, puis lorsqu’il est plus grand, à partir de 4 ans, avec un dispositif qui ressemble à une corne d’Aladin ou à une grosse poire que l’on trouve en pharmacie et dans lequel on met de l’eau salée. Apprendre aux enfants à bien nettoyer leur nez et à bien se moucher, c’est essentiel pour qu’ils aient une bonne respiration nasale, un sommeil de qualité, et leur éviter des problèmes ORL et bucco-dentaires. Et ces bonnes habitudes sont à garder quand on est adultes.
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