Hypnose médicale : les surprenants pouvoirs du cerveau face à la douleur

Florian Bailly est aujourd'hui médecin de la douleur à la Pitié-Salpêtrière à Paris. Mais rien ne le prédestinait à cette voie. "Quand j'étais interne en rhumatologie, j'ai décidé un jour de suivre une formation en hypnose médicale, c'est une pratique qui m'intéressait", raconte-t-il dans le podcast Symptômes.

Le jeune médecin est intrigué par cette pratique, "dont on nous parle très peu dans notre cursus", mais n'y croit pas vraiment. Il a une approche rationnelle de la médecine : pour lui, l'hypnose ne peut servir qu'à traiter des douleurs fonctionnelles, souvent dues au stress.

"Pour moi, l'hypnose médicale ne peut pas réparer une douleur organique, due à une inflammation ou une lésion", raconte Florian Bailly. C'est dans cet état d'esprit qu'il rencontre son premier patient, à qui il doit faire une séance d'hypnose.

Est-ce que l'hypnose va vraiment servir à quelque chose ? Pour moi, c'est impossible

Florian Bailly

Dans le couloir de l'hôpital Saint-Antoine à Paris, le médecin qui supervise sa formation lui présente le patient en question. C'est un homme âgé, qui vient de subir une chimiothérapie. "Il se plaint de douleurs au niveau des nerfs. Il marche et dort difficilement, c'est un effet secondaire de la chimiothérapie", se souvient Florian Bailly.

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Le médecin n'en mène pas large, car les lésions des nerfs font partie des douleurs organiques. "Je me demande ce que je dois faire. Est-ce que l'hypnose va vraiment servir à quelque chose ? Pour moi, c'est impossible." Son superviseur le présente comme un médecin expérimenté. "Ce n'est pas du tout le cas, je suis très stressé !", nuance Florian Bailly.

Si on est là, autant essayer !

Florian Bailly

Il n'a pas le choix : même s'il n'y croit pas, Florian Bailly doit faire cette séance d'hypnose à ce patient, qui est totalement en confiance. "Je me suis dit : si on est là, autant essayer !" Florian Bailly entraîne l'esprit de son patient dans un ailleurs. Sa voix change lorsqu'il raconte : "Je lui suggère de se concentrer sur sa respiration, puis d'aller plus en profondeur."

Le but est de faire des suggestions au patient, pour modifier un peu sa douleur. Il ressort de la séance sans certitudes. La semaine suivante, le patient revient le voir. Ce qu'il va lui dire bouleverse toutes ses certitudes…