La ministre de la Santé Agnès Buzyn a parlé de l'ouverture de la PMA à toutes les femmes, comme d'"une chance" et même d'un privilège pour la société, lors de l'ouverture des débats en première lecture à l'Assemblée. Invité sur RTL ce mercredi 25 septembre, le Professeur Michaël Grynberg, gynécologue-obstétricien spécialiste de la reproduction a émis des réserves.
"C'est une avancée sociale, il n'y a aucun doute là-dessus. C'est bien que l'on s'adapte à ces changements sociétaux", a-t-il déclaré, tout en craignant que la mesure ne "rallonge la file d'attente" pour avoir accès à un don de sperme. "On est déjà à flux tendu ou en pénurie", a-t-il expliqué, affirmant que le délai d'attente pour un don de sperme pour un couple hétérosexuel était actuellement de 12 à 18 mois.
"On sera à 2 voire 3 ans si on n'arrive pas à augmenter le nombre de donneurs", avertit-il, lorsque la PMA sera ouvertes aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires. À qui la priorité sera-t-elle donnée à ce moment-là ?
"Le but c'est de ne pas en donner. Il faudra que les médecins et biologistes acceptent de jouer le jeu, de mettre tout le monde sur la même ligne de départ", poursuit Michaël Grynberg, qui rappelle qu'il existe déjà des listes d'attente, et que "plus on s'inscrit tôt, plus vite on a accès" au don de sperme.
Le médecin de la reproduction confie d'ailleurs à ce propos qu'il est actuellement demandé "aux couples de rapporter des donneurs, ça leur permet de gagner du temps". Une "politique de la carotte" assumée, parce que selon lui, "on n'a pas été capable de faire une bonne campagne de communication pour avoir des donneurs".
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.