Papillomavirus : le vaccin proposé dans les collèges dès le mois octobre

Le papillomavirus est à l'origine de 6.000 cas de cancers chaque année en France. Pourtant, il existe un vaccin pour combattre cette Infection Sexuellement Transmissible (IST). 

Avant tout, il faut savoir que 80% de la population mondiale entre en contact avec ce virus au moins une fois au cours de sa vie sexuelle. Généralement éliminé par nos défenses immunitaires dans l'année suivant le rapport, on ne s'en aperçoit souvent pas. Sauf que le développement du virus peut causer une infection chronique, ce qui provoque le développement de lésions pré-cancéreuses et, dans 10% des cas, débouche sur un cancer qui se développe en dix ou vingt ans.

Hommes comme femmes, le papillomavirus touche tout le monde. Il est plus fréquemment évoqué pour les femmes, car le virus du papillome humain (VPH) est responsable de 3.000 cancers du col de l'utérus et de 1.000 décès. Mais, sur les 6.000 cancers au total, un quart d'entre eux touche les hommes. Pour ces derniers, le virus provoque les cancers ORL, qui concernent l'oreille, la bouche, le larynx ou l'anus. Les VPH sont responsables de fréquentes verrues génitales, les condylomes, bénignes, mais récidivantes, dont le traitement est très douloureux et qui touchent 100.000 personnes par an.

Si les contaminations peuvent survenir à tout âge de la vie, 60% ont lieu lors de la première année de vie sexuelle, même si tout le monde peut être atteint. Néanmoins, pour lutter contre le papillomavirus, un vaccin existe. Depuis 2007, il est recommandé pour les filles, et depuis 2020, il l'est aussi pour les garçons. Deux doses sont nécessaires de 11 à 14 ans, puis trois doses de 15 à 19 ans en rattrapage, ce qui prévient 90% des contaminations par VPH. L'objectif est de se protéger une potentielle infection, car le vaccin n'arrête pas la contamination en cours ou le processus cancéreux. 

Remboursé à 65% par la Sécurité sociale

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Dans plusieurs pays du monde, comme l'Espagne, la Suède, le Royaume-Uni et surtout l'Australie, les résultats sont là. Dans le grand pays d'Océanie, le vaccin contre le papillomavirus est en passe d'éradiquer le cancer du col de l'utérus, avec un taux de vaccination de 85% chez les filles et de 75% pour les garçons. À titre de comparaison, en France, seules 48% des filles de moins de 15 ans sont vaccinées et 12% des garçons ont reçu la première dose. Ce faible taux s'explique par les réticences classiques, mais aussi par le coût : le vaccin coûte 100 euros dont 65% remboursé par la Sécurité sociale.

Vaccination gratuite dans les collèges à partir d'octobre 2023

Autre facteur, l'accès au vaccin est difficile, car à l'âge de 11 ans, beaucoup de jeunes ne vont plus chez le pédiatre, le médecin ou bien, ne vont pas encore chez le gynécologue. Désormais, afin de faciliter l'injection, des pharmacies sont mobilisées. Alors que seuls les médecins, les infirmiers et les sages-femmes pouvaient le faire jusque-là, les pharmaciens qui le souhaitent peuvent prescrire et procéder aux injections à partir de 11 ans s'ils ont suivi une formation.

Alors, pour combattre le VPH, une campagne de sensibilisation est déployée dans les collèges. Dès la rentrée 2023, les élèves de 5e qui sont volontaires pourront se faire vacciner dans les établissements publics comme privés. Après avoir reçu un courrier d'information au mois de juin, les parents pourront approuver s'ils le souhaitent la vaccination de leur enfant, qui doit lui aussi signer une feuille attestant de son consentement. Il pourra dans ce cas être vacciné gratuitement dès octobre, sur le temps scolaire. Des équipes mobiles de centres de vaccination gratuite iront à la rencontre de 800.000 élèves, avec l'objectif de procéder à l'injection de 30% d'entre eux.

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