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Pape François hospitalisé : qu'est-ce qu'une "pneumonie bilatérale" ?
Dans sa chronique du jour, Jimmy Mohamed se penche sur la pneumonie bilatérale dont souffre le pape François. Il s'agit d'une forme grave de pneumonie qui touche les deux poumons.
Le pape François au Vatican en novembre 2024.
Crédit : Filippo MONTEFORTE / AFP
Le pape François, 88 ans, souffre d'une pneumonie bilatérale a annoncé ce mardi 18 février le Vatican. Son tableau clinique reste "complexe". Le pape est hospitalisé depuis vendredi à l'hôpital Gemelli de Rome, initialement pour une bronchite, et ses engagements ont été annulés jusqu'à ce week-end.
La pneumonie, aussi appelée pneumopathie, est tout simplement une infection pulmonaire. Autrement dit une infection respiratoire du tissu pulmonaire due à une bactérie et parfois des virus. Plusieurs bactéries peuvent être responsable d’infection pulmonaire. Chez le sujet jeune de moins de 40 ans, le mycoplasme représente près de la moitié des infections. Après 40 ans, c'est le pneumocoque qui donne la pneumopathie.
Comment faire la différence avec une bronchite ? La bronchite s'accompagne d'une petite toux qui apparaît de façon progressive, d'un nez qui coule et d'une légère fièvre. Elle précède souvent une petite rhinopharyngite. Dans la pneumopathie, le tableau est d’emblée sévère avec de la fièvre, une toux très importante, un cœur qui bat vite, des difficultés à respirer et un état général qui est altéré. En clair, une pneumopathie est beaucoup plus bruyante et sévère qu’une simple bronchite.
Comment se fait le diagnostic d'une pneumopathie ?
Les symptômes de la pneumopathie ressemblent aussi parfois à ceux d'une grosse grippe. La seule chose, c'est que lorsque vous allez voir votre médecin en cas de grippe, votre auscultation pulmonaire est normale. Autrement dit, lorsque le médecin écoute les poumons, il n'entend rien de spécial.
En revanche, dans une pneumopathie, on entend des crépitants, comme des bruits de pas dans la neige. Dans ces cas-là, une radiographie des poumons est faite pour porter formellement le diagnostic.
Comment attrape-t-on une pneumopathie ?
De la même manière que l'on attrape la grippe ou une bronchite : par les gouttelettes de salives ou postillons. On peut également, mais c’est plus rare, faire une surinfection bactérienne après une grippe par exemple.
Enfin, chez la personne âgée qui aurait du mal à déglutir et qui ferait des fausses routes, lorsqu’un aliment ou un liquide passe dans les voies respiratoires au lieu d’aller dans l’œsophage, cela peut entraîner une pneumopathie d’inhalation en raison des bactéries contenues dans ces substances.
Une infection très sévère
La pneumonie bilatérale est une infection très sévère même chez la personne sans antécédent, la mortalité peut aller jusqu'à 15%. Ce qui est inquiétant ici, c'est que les deux poumons sont touchés et que cela peut entraîner une détresse respiratoire.
De manière générale, pour savoir s'il faut hospitaliser une personne en cas de pneumopathie, on s'intéresse à quatre choses : est-ce qu’elle est confuse, est-ce que sa tension artérielle est basse, est-ce qu’elle respire vite et est-ce qu’elle a plus de 65 ans. Si un seul de ces quatre critères est rempli, c'est direction les urgences pour une évaluation avec une prise de sang et des radios. Le traitement pour la pneumopathie repose sur des antibiotiques et parfois de l’oxygène.
