L'automne est déjà bien consommé, et l'hiver débarque dans trois jours. Forcément pour les obsédés de la peau mate et les adeptes de la bonne mine coûte que coûte, la période n'est pas folichonne. Ils ont un problème : en ce moment le soleil est rare, et on ne bronze pas. En tout cas pas dans l'Hexagone !
Ils ont aussi malheureusement une solution : la cabine UV. Une sorte d'issue de secours quand on est cerné par les nuages, le vent, la pluie et la grisaille. On a beau répéter que c'est mauvais pour la santé, que c'est nocif pour la peau : rien n'y fait ! L'envie d'être bronzé s'avère plus forte.
L'addiction aux UV (comme l'addiction au shopping) est une réalité. C'est une addiction comportementale qui se règle par une thérapie cognitive. À condition que la personne concernée accepte de remettre en cause certaines de ses croyances.
Certaines personnes ont ainsi décidé un jour que le soleil signifie le bonheur, et elles n'en démordent plus. D'autres sont persuadées qu'on va les trouver moches si elles ne sont pas bronzées.
Contre cela on n'a pas de médicament, mais que des mots et un peu de tactique. Si vous avez dans votre entourage quelqu'un qui ne jure que par les UV, il convient de lui rappeler certaines évidences. Il faut d'abord lui dire qu'une peau qui s'expose aux UV est une peau qui meurt à petit feu. Il faut ensuite lui faire visualiser le vieillissement prématuré de sa peau qui, en général, sera ridée, moins élastique et parsemée de taches.
Il faut enfin sortir "les chiffres qui tuent", dans tous les sens du terme. En France, on enregistre tous les ans quelque 50.000 nouveaux cas de cancers de la peau. Je précise que ce lien entre UV et cancer a été validé par l'Organisation mondiale de la santé.
Quid de la tactique ? je vous l'ai dit : les adeptes du hot-dog version cabine UV sont dans l'addiction. Mais n'allez surtout pas leur parler de psy : ils pourraient mal le prendre. Le mieux c'est de les orienter vers un dermatologue. La peau, c'est son terrain de jeu. Son boulot, c'est de la scruter, de contrôler les grains de beauté.
Tout cela oblige à se dénuder partiellement, à se montrer tel qu'on est. Et forcément s'instaure une forme d'intimité entre le patient et le dermatologue dont la parole, du coup, porte. On dit souvent que les médecins n'ont que des maths dans la tête, mais leur quotidien c'est surtout beaucoup de psychologie.
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