La dépression est une plaie contemporaine. Nous en connaissons tous les symptômes : cela va de la tristesse à la perte de confiance, en passant par toute une ribambelle de signes comme la fatigue chronique, la perte de plaisir, le manque de concentration, les troubles du sommeil ou de l'appétit et la déliquescence de l'estime de soi. On sait que la dépression peut être liée à des facteurs environnementaux, comme la pollution ou le manque de lumière naturelle. Une alimentation déséquilibrée peut être un facteur aggravant également. Nous savons qu'elle touche plus volontiers les femmes que les hommes, et que les chômeurs constituent une population à risque.
Mais voilà qu'une étude américaine, récemment publiée dans la revue Nature Genetics, nous confirme que la dépression pourrait aussi être une affaire de gènes. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs se sont penchés sur le cas de 120.000 personnes dépressives. Ils ont épluché le patrimoine génétique, ils l'ont comparé avec celui de plus de 330.000 personnes n'ayant jamais connu la dépression. Cela leur a permis d'identifier dix-sept variations génétiques suspectes, en tout cas chez les personnes d'origine européennes . Nous sommes donc tous concernés.
Dans certaines entreprises, la dépression des uns a ceci de particulier qu'elle est souvent suspecte aux yeux des autres
Michel Cymes
La dépression ne se limiterait donc pas à l'aspect psychologique. L'intérêt majeur de cette découverte, c'est qu'elle permet à terme d'améliorer les traitements qui existent déjà. On sait que certains gènes influent sur l'efficacité des médicaments. En les identifiant, on peut adapter et optimiser la réponse médicale.
Par ailleurs, à partir du moment où on considère que la génétique peut-être responsable de la dépression, on est moins tenté de stigmatiser ceux qui en souffrent. On considère alors qu'ils sont tout simplement malades. Cela permet de clarifier les choses. C'est important, car dans certaines entreprises la dépression des uns a ceci de particulier qu'elle est souvent suspecte aux yeux des autres (ceux qui sont en pleine forme, ceux qui ne sont jamais absents).
L'enjeu est donc de taille pour les 3,5 millions de personnes touchées par la dépression, auxquelles s'ajoutent les 8 millions qui l'ont connue et s'en sont sortis. Ces chiffres de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) ne concernent que la France. Dans le monde, ce sont 350 millions de personnes qui sont concernées, selon l'OMS.
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