Les troubles de l'audition, c'est comme tout le reste : si le traitement intervient tôt, les chances de préserver son ouïe et de rester en bonne santé sont meilleures.
Il y a en France quelque 6 millions de malentendants. On flirte avec les 10% de la population. Et quand je parle de 6 millions, je ne me réfère qu'à ceux qui sont recensés. Car il faudrait y ajouter ceux qui ignorent leur problème et s'habituent à l'altération lente de leur ouïe.
Je vous donne un élément chiffré qui concerne les plus de 45 ans : la moitié d'entre eux seulement ont déjà consulté un ORL pour leur audition, alors que tous (ou presque, 97%) ont fait vérifier leur vue chez un ophtalmo.
Il y a des signes qui doivent vous inciter à consulter. Si, par exemple, vous allez au cinéma et vous avez l'impression que les acteurs mangent les mots, il se peut que le problème vienne de vous et non pas d'eux.
Il y a comme, comme cela, tout un tas de situations de la vie quotidienne qui doivent vous alerter. Vous allez au restaurant avec des amis. Vous ressortez de là épuisé parce que vous avez eu du mal à suivre la conversation. C'est votre oreille qui vous joue des tours.
De même que si vous comprenez mieux les choses quand un homme s'adresse à vous plutôt qu'une femme. Le timbre d'une voix masculine est plus grave ; celui d'une femme, plus aigu. Si vous ne captez pas tout ce que vous dit une femme, c'est sans doute que vous perdez des décibels.
Certaines grandes marques d'optique ou d'audio-prothèses proposent des tests gratuits : à prendre ou à laisser ? Comment vous dire ? Si vous voulez une indication, pourquoi pas ? Mais rien ne saurait remplacer un bilan effectué par un ORL. C'est lui, et lui seul, qui, parce qu'il est médecin, vous prescrira un appareillage si vous en avez besoin.
Je vous conseille, si vous avez passé la cinquantaine, de lui rendre une petite visite, même si vous avez l'impression de bien entendre. L'enjeu va bien au-delà de votre capacité à entendre. Si vous laissez traîner les choses, vous risquez de vous isoler.
Par ailleurs, quand on entend mal, l'oreille transmet moins de sons au cerveau qui, fatalement, est moins stimulé. Et un cerveau qui n'est pas stimulé est un cerveau qui se dégrade.
Enfin parmi toutes les conséquences endurées par les personnes qui entendent mal, il en est une qui est assez inattendue. Figurez-vous qu'il suffit d'un déficit léger de 25 décibels pour que soit multiplié par trois le risque de chute. C'est une étude réalisée en 2012 par des scientifiques américains qui a abouti à cette conclusion.
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