Les ministères de la Santé et des Sports lancent une grande campagne de prévention avec ce slogan : "Vous tenez à eux, ne les quittez pas des yeux". Il y a urgence. Les noyades accidentelles, tous âges confondus, entrainent 1.000 décès chaque année en France, soit 4 par jour en moyenne entre juin et septembre. C'est surtout la première cause de mortalité par accident chez les moins de 25 ans. Chaque été, les enfants de moins de 6 ans représentent le quart des noyades accidentelles. Or celles-ci sont pour la plupart du temps évitables.
Plus de la moitié des noyades des enfants de moins de 6 ans ont lieu dans des piscines privées familiales, alors que pour les personnes âgées par exemple, cela arrive en majorité au bord de la mer. La mer qui concentre à elle seule, tous âges confondus, 47% des noyades accidentelles, devant les cours d'eau, les plans d'eau et les piscines.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer les noyades des touts petits. Il y a d'abord l'inattention, mais aussi le défaut de surveillance et le manque de vigilance. Un enfant se noie en quelques minutes, sans bruit, car un petit ne lutte pas forcément pour remonter à la surface.
Pour venir à bout de ce fléau, les autorités ont choisi de frapper fort avec des témoignages choc, de mamans qui ont perdu leurs très jeunes enfants. Elles se nomment Karine, Élodie et Véronique et ont accepté de partager leur histoire pour secouer les esprits. Leurs enfants avaient entre 1 an et demi et 2 ans et demi au moment des drames.
Alarmes, brassards... Tous les dispositifs de sécurité sont bons à prendre pour éviter ces drames. "Ils sont nécessaires, mais ils ne dédouanent en rien la nécessité absolue de chaque parent de surveiller les enfants au bord d'une piscine ou à la mer. Si on ne le fait pas, c'est statistique, ça finira par arriver", souligne le docteur Mickael Afanetti, pédiatre réanimateur aux hôpitaux pédiatriques du CHU de Nice-Lenval.
Une surveillance permanente et rapprochée s'impose donc cet été. Si l'enfant a moins de 6 ans, il faut se baigner avec lui, ou rester à moins d'un mètre, et ne pas le quitter des yeux. Cela signifie aucune distraction : on ne lit pas, on n'a pas un œil sur son portable ou sa tablette, et on ne s'absente pas, même très brièvement. Lorsque plusieurs enfants sont dans l'eau, il faut organiser cette vigilance, savoir quel adulte surveille quel enfant. Et la dernière règle essentielle, c'est ne jamais laisser surveiller un enfant par un autre enfant, même plus grand.
Il n'y a pas que les enfants très concernés par ces noyades. La tranche d'âge la plus touchée, ce sont les plus de 65 ans. Selon la dernière enquête de Santé publique France, concernant l'été 2021, ils représentaient 26% des noyades accidentelles. Des baigneurs souvent imprudents, qui vont trop loin, qui surestiment leur forme physique et qui font un malaise. Ce qui conduit au décès dans un cas sur deux.
Là aussi, il faut respecter des consignes de bon sens. Ne vous baignez pas si vous ressentez de la fatigue, des frissons, privilégiez les zones de baignade surveillée, ne buvez pas d'alcool et attention au choc thermique si vous vous êtes exposé longtemps au soleil. Il faut toujours se mouiller la tête, la nuque et le ventre avant de rentrer progressivement dans l'eau. Et puis dites-vous qu'il n'est jamais trop tard pour apprendre à nager. Près d'un Français sur sept déclare qu'il ne sait pas. Chez les plus de 65 ans, c'est un sur trois.