L'impact de l'Intelligence artificielle sur les diagnostics à l'hôpital

Dans le domaine de la santé, l'intelligence artificielle a le vent en poupe. Près de 200 start-up françaises se sont spécialisées dans ce domaine tandis que le marché est en plein boum à l'échelle mondiale, 50% de croissance sont pronostiqués par an.

Plusieurs centaines d'hôpitaux français utilisent, au quotidien, des logiciels d'IA pour les aider à faire leur diagnostic. À l'hôpital Foch, de Suresnes (Hauts-de-Seine), on utilise un logiciel d'intelligence artificielle pour diagnostiquer les cancers des poumons chez les fumeurs. 

Après un scanner, les images sont envoyées sur l'ordinateur du radiologue François Mellot, chef du service imagerie de l'établissement. "Le logiciel précise qu'il n'a pas trouvé de nodule pour cette patiente", explique-t-il après une consultation. Comme un spécialiste, le logiciel interprète les images à la recherche d'éventuelles tumeurs. 

L'intelligence artificielle nous fait gagner du temps, notamment pour les mesures, qui sont laborieuses

Dr François Mellot, chef du service imagerie de l'hôpital Foch de Suresnes

La plupart du temps, le logiciel parvient à identifier la tumeur aussi bien qu'un radiologue. "Je dépiste une anomalie ici et quand je regarde l'IA, elle a également dépisté ce nodule pourtant difficile à voir", affirme-t-il.

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L'outil indique également la taille des tumeurs ainsi que de nombreuses autres données, utiles pour les médecins. "L'IA nous fait gagner du temps, notamment pour les mesures, qui sont laborieuses. Elle va les faire de façon automatique et rapide et ça nous rend un grand service".

Mais l'intelligence artificielle n'est pas là pour remplacer un jour le spécialiste. "Ce n'est pas à l'ordre du jour", assure le radiologue. "Elle augmente la qualité de ce qu'on fait, elle va plus vite que nous, mais il faudra toujours un radiologue pour analyser les images et regarder les résultats".

Un outil encore très cher

Ces dernières années, on a vu fleurir de nombreux outils utilisant l'IA dans les hôpitaux, notamment en imagerie. Au CHU de Rennes, par exemple, on réalise une étude clinique pour évaluer une intelligence artificielle capable de repérer des lésions cancéreuses sur des IRM de la prostate. Il existe des systèmes similaires pour chercher des tumeurs dans une mammographie.

L'IA est aussi utilisée dans certains services d'urgence ou d'orthopédie pour analyser des radios de bras ou de jambes. Cette émergence de l'IA séduit les radiologues, qui la considèrent comme un outil fiable qui facilite parfois leur travail. Le principal frein reste le prix. Les hôpitaux doivent payer des abonnements à plusieurs milliers d'euros par mois, parfois plus, même, selon les logiciels.