Un nouveau cas de rémission du VIH a été confirmé après une greffe de moelle osseuse : "le patient de Düsseldorf" n'a plus aucune trace du virus dans son organisme. C'est le 3e cas de rémission depuis "le patient de Berlin" en 2009 et "le patient de Londres" en 2019. Christophe D'Enfert, directeur général adjoint scientifique de l’Institut Pasteur a travaillé sur ce traitement. "On parle plus de rémission que de guérison parce qu'on n'a pas de preuve formelle que ce virus a totalement disparu chez ce patient", précise-t-il ce lundi 20 février sur RTL.
Christophe D'Enfert explique que ce patient "même s'il a été infecté il y a une quinzaine d'années par le VIH, ne présente plus de particules virales et n'a plus besoin de suivre de traitement antirétroviral". "C'est un patient qui a été d'abord infecté par le VIH, puis quelques années plus tard, il a eu une leucémie. Cette leucémie a été traitée par chimiothérapie mais ça n'a pas été suffisamment efficace donc il lui a été proposée une greffe de moelle osseuse", explique-t-il.
"Le donneur présentait un profil génétique particulier. Il avait une mutation qui limite l'entrée du VIH dans les cellules immunitaires. Les cellules du donneur ont pris le pas sur les cellules du patient de Düsseldorf", poursuit le directeur général adjoint scientifique de l’Institut Pasteur, qui confirme également que ce patient a reçu le même traitement que pour les deux précédents cas similaires de rémission. Peut-on alors envisager un déploiement plus large de ce traitement ?
"Ce n'est clairement pas une approche qui pourra être généralisée aux 38 millions de personnes qui vivent avec le VIH dans le monde, mais ça donne des pistes pour essayer de construire des stratégies qui permettront de faire que ces personnes puissent être débarrassées du VIH", dit-il, précisant qu'on "peut vivre avec le VIH normalement. C'est aussi important de dire que la recherche sur le VIH est porteuse d'avancées dans le futur".