En janvier 2021 au CHU de Bicêtre à Paris, le docteur Nathan Ebstein reçoit un homme d'une cinquantaine d'années, anciennement hospitalisé pour des troubles neurologiques en 2019. Lors de sa première hospitalisation, la situation de cet homme ne se voulait pas inquiétante, ses symptômes ayant disparu aussi vite qu'ils étaient arrivés.
Cette fois-ci, son état semble plus grave. Il développe des signes d'insuffisance cardiaque, comme des œdèmes au niveau des chevilles, et devient essoufflé, même au repos, explique le pneumologue dans "Symptômes".
Adressé par le service de neurologie en difficulté respiratoire, il doit réaliser en urgence des examens du cœur qui montreront des anomalies : une dilatation du ventricule droit et "il y a surtout un débit cardiaque qui est extrêmement important. Ça, c'est un élément auquel on ne s'attendait pas", décrit le docteur Ebstein.
La médecine, c'est rarement noir ou blanc, c'est toutes les nuances de gris et on se forge une conviction avec un faisceau d'arguments
Docteur Nathan Ebstein
Pourtant, rien dans son dossier n’indique des antécédents qui pourraient expliquer une telle détresse physique. Ce comptable, père de famille, a un mode de vie classique, sans loisirs particulièrement étonnants. L'équipe médicale avance à tâtons dans la prise en charge de ce patient quand soudain son état s'aggrave brutalement.
"Il est dans notre service et il ne va pas bien. Il se dégrade avec il y a une évolution galopante de ses troubles neurologiques. Dans mes souvenirs, c'est un patient qui est arrivé en début de semaine, un mardi et il était tout à fait capable de se redresser tout seul quand on lui demandait, pour pour qu'on l'examine. Et en fin de semaine, il est complètement tétraparétique. Il n'est plus capable de se lever tout seul le matin du lit. Il n'a plus suffisamment de muscles de tonus musculaire pour même décoller le bras du lit", se souvient le docteur Nathan Ebstein.
Face à l'urgence de ce cas clinique, l’équipe médicale se questionne. Immunitaire, hématologique, cancéreuse… Les pistes explorées sont sans grands résultats. "La médecine, c'est rarement noir ou blanc, c'est toutes les nuances de gris et on se forge une conviction avec un faisceau d'arguments", confie-t-il.
Plusieurs hypothèses sont passées en revue par l'équipe médicale et l'errance diagnostique se prolonge autant que l'état du patient s'aggrave. "On ne peut pas rassurer le malade puisqu'on ne peut pas se rassurer nous-mêmes", confie le pneumologue. L'attente des résultats est interminable et le pronostic vital du patient est engagé.
Et finalement, un élément jusqu'ici passé inaperçu dans le dossier du patient va fournir la clé de cette énigme médicale.
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