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Dans les Hauts-de-Seine, un agriculteur pourra désormais utiliser de l'urine comme engrais.
Crédit : MATTHIEU RONDEL / AFP
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La ville de Châtillon, dans les Hauts-de-Seine, vient d'inaugurer le premier point de collecte urinaire. Porté par l'École nationale des ponts et chaussées, soutenu par l'ADEME, l'Agence de la transition écologique, le projet est très sérieux, car l'urine humaine est un engrais très puissant qui pourra être utilisé par un agriculteur local.
Mais ce projet n'est pas une révolution. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, en France, des vidangeurs venaient récupérer de l'urine au pied des immeubles ou dans des fosses pour les apporter aux agriculteurs. Les égouts ont ensuite été inventés, mettant ainsi fin à cette pratique, même si cette technologie se jetait, initialement, dans les champs. Malgré l'arrivée des engrais chimiques, beaucoup de petits paysans dans le monde utilisent encore l'urine qui est pleine de potassium et d'azote.
À Châtillon, l'innovation a attiré, cet après-midi, une vingtaine d'habitants, venus déposer leur urine, comme Bruno, qui a apporté deux bidons de cinq litres. "Il n'y a pas vraiment d'équipement. C'est-à-dire que j'ai le bidon à côté des toilettes avec un entonnoir. Je me sers du bidon plutôt que de me servir des toilettes. Je produis à peu près 5 litres par semaine", avance Bruno. Cette manière de fonctionner lui permet de faire des économies et un geste pour la planète.
Pour Bruno, cela fait 50 litres d'eau d'économies par jour, soit environ 70 euros par an. "Je pose le bidon à l'emplacement qui est prévu à cet effet. Donc, on a un tuyau d'aspiration et je n'ai plus qu'à appuyer sur le bouton marche. Le système est prévu pour qu'il n'y ait pas d'odeur", explique-t-il.
Cette citerne se trouve juste à côté de l'endroit où un agriculteur vient une fois par semaine vendre des paniers de légumes. "On a installé dans son camion un système qui lui permet de séparer l'urine du reste des légumes. Il récupère à peu près une fois par mois", explique Louise Raguet, designer écologique. Cet agriculteur utilise ensuite l'urine comme engrais sur les haies et les prairies.
Il doit cependant respecter les recommandations des autorités sanitaires : "stocker la cuve d'urine fermée pendant 1 à 6 mois selon les cultures", poursuit Louise Raguet.
Dans le bidon fermé, le pH augmente et l'ammoniaque détruit aussi les résidus de médicaments. Les promoteurs de ce projet ont calculé que si tous les Français donnaient leur urine, cela ferait de l'engrais pour 15 % des cultures. C'est une solution parmi d'autres, au moment où les prix des engrais chimiques fabriqués avec du gaz, et notamment russes, ont beaucoup augmenté ces dernières années.
Encore faut-il convaincre les habitants de collecter leur urine et de la transporter jusqu'à un point de collecte. C'est le but de l'événement du jour à Chatillon. Quelque 100 personnes ont été invitées pour assister à une démonstration.
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