INVITÉ RTL - Fièvre catarrhale : "Nous sommes complètement impuissants face à cette maladie", dénonce un agriculteur
Yohann Sommé est président d'une association d'agriculteurs des Ardennes. Ses collègues et lui ont déposé des cadavres de moutons devant la préfecture. Ils dénoncent la lenteur de l’État pour autoriser la vaccination des animaux.
Ce mercredi 4 septembre, des éleveurs ont déposé des cadavres de moutons décédés de la fièvre catarrhale ovine devant la préfecture des Ardennes à Charleville-Mézières. Les éleveurs sont désespérés et tentent de se faire entendre. Yohann Sommé est président de la FEMA (Fédération d’Élevage de Moutons des Ardennes). Il élève des brebis et des vaches allaitantes.
"Hier, nous avons voulu montrer la détresse dans laquelle se trouvent les éleveurs et leurs troupeaux", explique-t-il pour justifier cette action coup de poing. "Nous sommes complètement impuissants face à cette maladie, causée par un virus contre lequel aucun médicament n'existe".
"L’État ne nous a pas autorisé à utiliser les vaccins au moment où l'on aurait pu protéger nos animaux", dénonce l'agriculteur. La maladie est apparue aux Pays-Bas à l'automne 2023, propagée par des petits moucherons piqueurs, les Culicoïdes. "On savait que le mois de juillet serait déterminant dans la transmission de la maladie, on savait que cela allait arriver [en France, ndlr]. Il existe des vaccins très efficaces qui empêchent la mortalité des animaux. Les Pays-Bas les ont autorisés dès le 26 avril, la Belgique ça a été le 8 mai. L'État français les a seulement autorisés le 27 juillet".
"Ce que l'on a voulu montrer également, c'est tout le travail des éleveurs. C'est un travail de plusieurs générations, auquel on consacre tout, pour nos animaux. Chez nous, il n'y a pas de week-end, il n'y a pas de jours fériés, pas de vacances. C'est nos animaux qui passent toujours avant le reste (...). Tout ce travail est anéanti".
