Gaz hilarant : quels sont les dangers graves pour les consommateurs réguliers ?

C'est un fléau qu'on ne parvient pas à endiguer : la consommation de protoxyde d'azote ou gaz hilarant. Celui-ci et utilisé initialement en milieu médical mais est de plus en plus souvent détourné par les adolescents et les jeunes adultes pour ses effets euphorisants avec parfois des conséquences neurologiques très graves.

L'Agence de sécurité sanitaire a publié le 16 avril ses chiffres pour l'année 2023, les derniers dont elle dispose. Les cas d'intoxication ont bondi de 20 à 30% en un an. Oui, pour 775 cas au total.

Alors ça paraît peu, mais les autorités sanitaires savent que ce n'est que la partie émergée du fléau. Ce qu'il faut retenir, c'est que les signaux d'alerte s'accumulent. Une fois sur dix, il s'agit d'un mineur. Les conséquences sont quant à elles de plus en plus graves.

Hallucinations, atteintes graves de la moelle épinière et pertes de sensation

Dans quatre cas sur dix, par exemple, les médecins ont constaté des atteintes graves de la moelle épinière. Donc ça va des engourdissements, des pertes de sensation. Mais dans les situations les plus graves, les accros aux gaz hilarants qui ont poussé la porte des centres de toxicologie et addictologie n'arrivaient plus à marcher. On parle aussi d'hallucinations, de délires relevés chez certains consommateurs.

Plus inquiétant, parmi ces 775 cas, deux nourrissons ont présenté des troubles neurologiques à la naissance après une exposition in utero liée à la consommation de protoxyde d'azote par leur mère. 

Cette consommation est de plus en plus forte et banalisée chez les jeunes. Plus de la moitié des signalements évoquent des prises répétées de gaz hilarants depuis plus d'un an. L'âge moyen du consommateur est de 22 ans.

C'est pourquoi l'Agence nationale de sécurité du médicament, qui participe à la publication de ces chiffres, rappelle que de l'aide existe. Et il faut faire vite. Dans les cas les plus extrêmes, il peut y avoir des thromboses pouvant conduire à des embolies pulmonaires fatales.