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Le gaz hilarant peut-il traiter les dépressions sévères ?
Connu des médecins comme anesthésique, mais également des jeunes pour ses effets euphorisants, le gaz hilarant pourrait traiter les dépressions sévères.
Le "gaz hilarant"
Crédit : M6 / Martin Gabriels et Victor Bastard
C'est un gaz inodore, qui contient autant d’oxygène que de protoxyde d’azote. Il est notamment utilisé pour réaliser des soins douloureux chez les enfants mais aussi chez l’adulte : le gaz hilarant, qu’on appelle dans le langage médical du protoxyde d’azote. Or, ce gaz hilarant pourrait changer la donne en matière de prise en charge des patients dépressifs.
Même si les traitements antidépresseurs peuvent être efficace, 30% des patients souffrant de dépression vont être résistants à toute forme de traitement. C’est dans ce contexte que les chercheurs ont soumis des femmes dépressives sévères de 25 à 50 ans au gaz hilarant durant une heure.
Une seule heure de gaz hilarant a permis de réduire les symptômes de dépression chez la moitié des patientes avec un effet persistant pour certaines durant plusieurs mois. En temps normal, un traitement antidépresseur met plusieurs semaines voire plusieurs mois avant d’être efficace. Les patientes n’ont eu qu’une seule heure d’un simple gaz, alors que tous les traitements s’étaient révélés inefficaces auparavant pour cette dépression sévère.
Comment l'expliquer ?
Ce gaz est effectivement consommé à des fins récréatives notamment par des jeunes, qu'ils trouvent dans les cartouches de siphon à chantilly et dont ils se servent pour ses effets euphorisants. Or, ce gaz, mal utilisé, à trop forte dose ou trop longtemps, entraine des lésions neurologiques très sévères comme des paralysies et des lésions de la moelle épinière.
Les chercheurs ont essayé de comprendre comment ce gaz pouvait aider à traiter des patients dépressifs. Ils ont donc fait passer ce qu’on appelle une IRM cérébrale avant et après traitement. Ils se sont tout simplement rendus compte que le protoxyde d’azote pouvait, pour vulgariser un maximum, éteindre les zones du cerveau qui sont activés en cas de dépressions.
Ce protoxyde d’azote, mais aussi d’autres traitements comme la kétamine ou les champignons hallucinogène, sont un véritable espoir dans la prise en charge des dépressions et ouvrent la voie vers une nouvelle génération d’antidépresseur.
