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Faut-il davantage encadrer les médecines alternatives ?

L'ordre des médecins reconnaît officiellement quatre types de médecines alternatives et complémentaires : l'acupuncture, l'homéopathie, la mésothérapie et l'ostéopathie. Pour les autres pratiques, c'est le grand flou.

Acupuncture (photo d'illustration).
Acupuncture (photo d'illustration).
Crédit : JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
INVITÉE RTL - Faut-il davantage encadrer les médecines alternatives ?
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Pascal Praud & Agnès Bonfillon - édité par Jeanne Le Borgne
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Les médecines complémentaires et alternatives regroupent un très grand nombre de pratiques plus ou moins sérieuses et plus ou moins douteuses

"Il s'agit d'un ensemble de pratiques dites 'non-conventionnelles', qui sont plus ou moins éloignées de notre médecine traditionnelle et qui impliquent des méthodes validées, mais généralement inéprouvées par la science, et qui sont utilisées soit en complément, soit en substitution", explique Véronique Suissa, docteure en psychologie et directrice générale de l'agence des médecines complémentaires et alternatives. 

Certaines pratiques sont aujourd'hui acceptées parce qu'elles sont "intégrées". C'est par exemple l'art-thérapie dans les Ehpad ou la sophrologie pour les personnes malades du cancer. 

À côté, il y a des pratiques plus éloignées, des médecines dites "traditionnelles" ou "spirituelles", qui ne sont pas forcément acceptées, mais qui ne sont pas dangereuses et choquent personne. "Et puis, il y a des pratiques qui sont clairement dangereuses", assure Véronique Suissa. 

Seulement, pour la docteure en psychologie, certaines pratiques sont à la frontière entre les trois. C'est notamment le cas de la sophrologie. "Si vous allez voir un professionnel diplômé et reconnu, il n'y a aucun danger, mais certains sont mal formés, voire peuvent avoir la volonté de nuire", assure-t-elle. 

Un réel besoin d'encadrement

Aussi, entre les quatre pratiques reconnues par l'ordre des médecins, à savoir l'acupuncture, l'homéopathie, la mésothérapie et l'ostéopathie, "le niveau d'assise est très différent", d'après Véronique Suissa. "Seulement, le fait qu'elles soient reconnues induit qu'il y a une réglementation et des normes formations", souligne-t-elle. 

"En revanche, en sophrologie, il y a une norme de formation, mais pas de réglementation. Si je veux ouvrir mon cabinet demain, je peux, et ce, même si je ne connais absolument rien à la pratique", déplore-t-elle.

"La société se tourne de plus en plus vers ces médecines alternatives, mais les politiques les refusent et nous sommes dans un espèce d'entre deux où ces pratiques ne sont ni autorisées, ni interdites et les gens sont complètement perdus", déplore la directrice générale de l'agence des médecines complémentaires et alternatives. 

Dès lors, Véronique Suissa appelle à "avancer" sur ces questions pour ne plus voir de praticiens "s'installer après un week-end de formation" ou de "lutte interne entre des praticiens qui ne sont même pas d'accord sur la pratique". Mais surtout, pour que les usagers puissent "avoir des repères institutionnels"

Différencier les vertus bien-être et santé

Avoir une meilleure réglementation de ces médecines alternatives et complémentaires permettrait aussi de mieux faire la différence entre deux types de pratiques. Il y a deux types de situations qui font que les personnes font appel à ce genre de praticiens : soit dans une logique de prévention et de bien-être, soit dans une logique de complémentarité en cas de maladie, pour améliorer certains symptômes. 

"La question à se poser, c'est surtout de savoir si le praticien se positionne dans une position de bien-être ou d'activité thérapeutique, souligne Véronique Suissa. À mon sens, l'acte thérapeutique doit être réservé aux professionnels de santé et aux soignants. Ce n'est pas la même chose que d'aller une infirmière qui est sophrologue et qui va avoir une double compétente ou un sophrologue qui va agir sur le bien-être..."

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