En France, il y a 8,5 millions de personnes en situation d'obésité. Parmi celles-ci, 2,5 millions sont touchées par une obésité morbide, soit les cas les plus graves. Or, un nouveau médicament, Zepbound, a été autorisé sur le marché états-unien début novembre. Alors, en quoi un antidiabétique aide-t-il une personne à perdre du poids ?
Martine Laville, professeure émérite de nutrition aux hospices de Lyon et auteure du rapport "Mieux prévenir et prendre en charge l'obésité en France" en avril au ministère de la Santé, explique : "Il y a une nouvelle génération de molécules qui sont en fait des agonies, c'est-à-dire qu'ils agissent de la même façon que des hormones naturelles, des hormones digestives, explique la spécialiste. En fait, quand on mange, il va y avoir une hormone sécrétée, notamment par notre tube digestif, pour signaler au cerveau qu'on a eu de l'alimentation et qu'on a mangé à sa faim et donc entraîner un processus de rassasiement qui fait qu'on arrête de manger", précise-t-elle.
Avant de poursuivre son explication : "Dans certaines circonstances pathologiques, il va y avoir un défaut d'action de ces hormones et la nécessité d'amplifier l'action avec des médicaments. En plus, ces médicaments, non seulement signalent au cerveau qu'il faut arrêter de manger parce qu'on a rempli nos stocks, mais ont également des actions sur tous les autres organes, comme le pancréas, qui sécrète l'insuline pour les diabétiques", explique la professeure. En somme, cet antidiabétique provoque l'action médicamenteuse qui signifie au cerveau qu'il est rassasié.
D'ailleurs, ces médicaments consacrés au diabète ont finalement été redirigés vers l'obésité car "on s'est aperçu qu'ils avaient un potentiel de faire perdre du poids à des doses parfois plus importantes que dans le diabète. C'est pour ça qu'il y a eu des essais cliniques dédiés purement à l'obésité en dehors du diabète, pour montrer l'efficacité de cette molécule". En plus du médicament "Mounjaro" utilisé contre le diabète, il existe par ailleurs celui nommé "Wegovy", du type 2-4, qui a reçu l'Autorisation de Mise sur le Marché européen depuis un an désormais, comme le rappelle l'experte.
Le nouveau médicament arrivé outre-Atlantique prend le problème en amont, cependant "il faut voir les indications (qui) pour l'instant, (sont consacrés à) l'obésité avérée et non pas très en amont", précise Martine Laville. D'ailleurs, ces médicaments doivent bien être prescrits par des professionnels qui s'y connaissent, et faire attention à la sécurité.
En effet, tout le monde ne peut pas en prendre, au risque de mésusages dont s'inquiètent les professionnels. "S'ils sont utilisés n'importe comment, on risque d'avoir des effets secondaires inattendus et la disparition de ces molécules. Nous, on est à la fois très heureux d'avoir des médicaments pour nos patients et très inquiets des possibilités de mésusage", résume la spécialiste.
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