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Espace : quels sont les effets d'un vol spatial sur le corps humain ?
Neuf mois après être arrivés dans la Station spatiale internationale, les deux astronautes coincés vont enfin retourner sur Terre. Ce séjour prolongé en orbite n'est pas sans conséquence pour leur organisme.
Suni Williams et Butch Wilmore sont restés coincés neuf mois dans la Station spatiale internationale.
Crédit : Handout / NASA TV / AFP
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Les deux astronautes coincés neuf mois dans l’espace vont enfin pouvoir revenir sur Terre. Rester aussi longtemps dans l’espace n’est pas sans conséquences pour leur santé physique et mentale. Qui dit apesanteur dit absence de pression sur les muscles et les articulations. C’est pourquoi les astronautes s’entraînent plusieurs heures par jour avec du renforcement musculaire pour limiter le risque d’amyotrophie.
En revanche, sur les os, c’est beaucoup plus inquiétant. À partir de 50 ans vous perdez environ 1% de masse osseuse par an, favorisant l’ostéoporose. Dans l’espace c’est 1% de perte de masse osseuse par mois.
Concernant la santé mentale des astronautes, être enfermé durant neuf mois à deux n’est pas toujours chose aisée. Les astronautes sont formés comme des militaires, sont accompagnés de psychologues et de médecins. Ils ont la possibilité de recevoir des colis de ravitaillement, de communiquer avec des proches comme le faisait l’astronaute canadien David Saint-Jacques qui aimait lire des histoires à ses trois enfants en visioconférence.
Ce qui peut perturber le plus la santé mentale des astronautes, ce n’est pas tant l’isolement que la perturbation de leur rythme biologique. Si on prend l’exemple de la Station spatiale internationale, elle fait 16 fois par jour le tour de la Terre ce qui veut dire que les astronautes voient donc le lever et le coucher du soleil 16 fois en une journée.
Un système en place pour ne pas perturber le cerveau
Notre cerveau est fait pour fonctionner sur un rythme de 24 heures. En le perturbant de cette façon, vous augmentez le risque de survenue de la quasi-totalité des maladies chroniques et aiguës qui existent sur Terre : troubles psychiatriques avec de l’anxiété, de la dépression, des troubles du sommeil, de l’hypertension artérielle, des maladies cardiovasculaires et même certains cancers.
C’est pourquoi les astronautes tentent de suivre un rythme de 24 heures. Pour reproduire le cycle lumière-obscurité de 24 heures de la Terre, un système d'éclairage LED sophistiqué est mis en place, pour refléter la lumière du matin et du soir. La lumière passe d'une lumière blanche intense, enrichie en bleu, en début de journée à une lumière plus faible, enrichie en rouge, avant le coucher.
Des symptômes qui s'apaisent de retour sur Terre
Une fois sur Terre, la plupart de ces complications liées à un séjour dans l’espace disparaissent. Finalement, un vol dans l’espace n’est rien d’autre qu’une simulation d’un vieillissement accéléré de notre organisme. Toutes les complications retrouvées ne sont finalement que le reflet de la sédentarité dont on peut souffrir ici sur Terre.
C’est pourquoi on recommande à tous les adultes de faire au moins 30 minutes d’activité physique par jour pour renforcer ses muscles, lutter contre l’ostéoporose, améliorer sa tension artérielle, qu’on recommande de dormir en moyenne 7 heures par nuit pour prendre soin de notre santé mentale, de s’exposer à la lumière du jour le matin et de limiter les écrans le soir pour nos rythmes biologiques et de manger équilibré. Au total, on estime que six mois en apesanteur équivaut à un vieillissement d’une vingtaine d’années.
