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Le docteur David Taupenot à Clamecy, dans la Nièvre
Crédit : Gautier Delhon-Bugard / RTL
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Aujourd'hui, un médecin passe plus de temps devant son ordinateur qu'auprès de ses patients pour les interroger ou les examiner. La gestion de la carte vitale, la rédaction de feuilles de soins, d'arrêts maladie, de déclarations d'accidents du travail, ou encore la délivrance de certificats parfois inutiles pour la crèche, le sport, ou même l'application de crème pour bébé en crèche, sont autant de tâches non médicales qui occupent leur quotidien. Le temps passé à ces tâches administratives fait perdre des heures précieuses dédiées aux soins.
Pour alléger cette charge, les médecins peuvent désormais compter sur des assistants médicaux. Michel Barnier a également promis une augmentation du nombre de médecins formés. Cependant, le docteur Jimmy Mohamed souligne que, bien que ces promesses soient encourageantes, les doyens des facultés de médecine sont clairs : les capacités de formation sont limitées. Par ailleurs, un paradoxe persiste : si l'on inclut les médecins remplaçants et retraités encore en exercice, la France comptait 237.700 médecins au 1er janvier 2024, contre 215.000 en 2010. Jamais il n'y a eu autant de médecins, et pourtant, leur manque se fait toujours sentir.
Les médecins sont bien présents, mais leur pratique a évolué. Contrairement à leurs prédécesseurs, qui enchaînaient 60 heures par semaine en cabinet, les jeunes générations choisissent d'exercer autrement. Le nombre de médecins généralistes exerçant exclusivement en cabinet a chuté de 11% au cours des dix dernières années. La médecine de ville, telle qu'elle est structurée aujourd'hui, ne séduit plus autant.
La tendance actuelle est de déléguer certaines tâches à d'autres professionnels de santé, comme les infirmiers, kinésithérapeutes ou pharmaciens. Michel Barnier souhaite intensifier cette répartition des tâches. Une bonne nouvelle ?
Il est indéniable que certains actes peuvent être pris en charge plus efficacement par d'autres professionnels. Par exemple, le renouvellement d'un traitement pour l'hypertension pourrait être géré par une infirmière spécialisée, une entorse de cheville par un kinésithérapeute, et pourquoi pas un test de dépistage d'angine par un pharmacien.
Le médecin généraliste ne devrait plus se contenter de traiter des rhumes ou de délivrer des arrêts maladie de quelques jours pour une gastro-entérite. On attend désormais de lui qu'il se concentre sur la prévention. Son rôle est de vous éviter un infarctus plutôt que de vous voir après un passage en cardiologie, de prévenir un cancer plutôt que de vous orienter vers un oncologue, ou encore de vous conseiller sur le sommeil, l'alimentation et la gestion du stress. Pourtant, en France, la prévention n'est pas valorisée financièrement, alors qu'elle pourrait rapporter énormément en termes de santé publique.
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