La traque est désormais lancée pour retrouver le patient zéro, en France, après la mort dans la nuit du mardi 25 au mercredi 26 février d'un enseignant, originaire de l'Oise, qui n'a jamais été dans une zone à risque. Un autre patient, originaire du même département, a été hospitalisé, mardi, à Amiens, dans un état grave. Lui non plus ne s'est jamais rendu dans une zone dite "à risque". Alors comment ont-ils contracté le virus ?
Le patient zéro est celui par lequel le virus arrive. En d'autres termes, c'est la première personne à avoir contracté le virus dans son pays. Il est essentiel d'identifier cette personne à l'origine de la maladie pour empêcher la propagation rapide du virus. Une enquête est en cours pour retracer le parcours de l’enseignant de 60 ans décédé, rapporte de son côté l’AFP.
En Italie, par exemple, selon L'Express, le patient numéro 1 a été identifié : il s'agit d'un homme de 38 ans, cadre chez Unilever, qui a contaminé sa femme enceinte, ses collègues lors d'une partie de football et les clients d'un bar. Il aurait dîné avec un collègue de retour de Shanghai qui a, pendant un temps, été soupçonné d'être le patient zéro. Après des analyses approfondies, ce patient n'a pas développé d'anticorps, a indiqué le ministre adjoint de la Santé, Pierpaolo Sileri.
C'est une enquête méticuleuse, qui peut potentiellement porter sur des dizaines d'individus : pour chaque patient infecté par le nouveau coronavirus, il faut retrouver les personnes avec lesquelles il est entré en contact et s'assurer qu'elles n'en contamineront pas d'autres à leur tour, explique l'AFP. Cette procédure est appelée "contact tracing".
Tout commence par un interrogatoire du patient, pour identifier les personnes avec lesquelles il a été en contact alors qu'il était contagieux. Une fois ces personnes identifiées, elles sont contactées par des épidémiologistes, qui les classent selon trois niveaux de risque : nul/négligeable, faible, modéré/élevé.
Des instructions sont ensuite données aux personnes selon leur niveau de risque. Pour le plus élevé, on leur demande de rester chez elles, de prendre leur température deux fois par jour et de se signaler aux autorités de santé si elles présentent des symptômes. Les autorités sanitaires leur téléphonent tous les jours pour assurer un suivi actif. Les personnes au niveau de risque intermédiaire doivent aussi prendre leur température deux fois par jour et se signaler en cas de symptômes ou de fièvre, mais peuvent sortir.
Pour ces deux niveaux de risque, le suivi dure 14 jours, durée maximale estimée de la période d'incubation. Enfin, les personnes dont le niveau de risque est jugé nul/négligeable n'ont rien de particulier à faire.