Pour le moment, la France fait le pari de contrôler l'épidémie en évitant un nouveau confinement. Mais la menace du variant anglais, beaucoup plus contagieux, pourrait modifier la donne. Dans Le Journal du Dimanche, l'épidémiologiste Arnaud Fontanet prévient : "Tout se jouera sur notre capacité à contrôler la progression du variant anglais. C'est désormais lui qui donne le la, et qui imposera de nouvelles restrictions le cas échéant".
La progression du variant britannique est déjà notable. Début janvier, il était responsable de 3,3% des nouvelles contaminations. A la fin du mois, le chiffre a déjà grimpé à 14% et même à 20% en Ile-de-France. "Si on continue sur cette trajectoire (...), on atteindra 30-35% à la mi-février et le nombre d'admissions à l'hôpital sera alors autour de 2.000 par jour. Le variant deviendra majoritaire autour du 1er mars", estime ce membre du Conseil scientifique, dont les recommandations guident l'exécutif. Une projection partagée par l'Institut Pasteur.
Le nombre de contaminations quotidiennes reste sur un plateau élevé, fluctuant entre 20.000 et 26.000 depuis janvier. Il était samedi de 20.586 cas confirmés en 24 heures, avec un taux de positivité inchangé à 6,6%. Pour le moment, l'exécutif estime que le couvre-feu et les vacances scolaires étalées sur les trois zones peuvent suffire à éviter des restrictions plus sévères.
En parallèle, la campagne de vaccination s'accélère, avec le renfort depuis samedi 6 février du tout nouveau vaccin AstraZeneca, plus facile à transporter et conserver, mais dont l'usage est limité aux moins de 65 ans. Mais avec un peu plus de 1,8 million de personnes ayant reçu au moins une première dose de vaccin vendredi, les spécialistes ne comptent pas encore sur la vaccination pour enrayer rapidement l'épidémie.