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Coronavirus et chloroquine : Michel Cymes appelle à la vigilance

Tandis que la chloroquine est sur toutes les lèvres, les essais du Professeur Raoult ne semblent pas suffisants pour affirmer que ce médicament à un intérêt dans la lutte contre le coronavirus.

Parmi ceux-ci, plus de la moitié concernent des patients atteints du coronavirus traités par hydroxychloroquine (23%) ou par ce médicament associé à l'antibiotique azithromycine (31%).
Crédit : GERARD JULIEN / AFP
Coronavirus : Michel Cymes appel à la vigilance concernant la chloroquine
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Pourquoi il faut être très vigilant avec la chloroquine
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Michel Cymes - édité par Marie Gingault
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Depuis plusieurs jours, on ne parle que de la chloroquine, chacun y va de son avis, surtout ceux qui ne sont pas médecin mais qui expliquent tout le bien qu'ils pensent de ce médicament qui pourrait avoir un intérêt dans la lutte contre le coronavirus. "Qui pourrait", puisque pour le moment on n'en sait rien. Et on ne cesse de répéter qu'on ne peut pas raisonnablement se baser sur l'essai du Professeur Raoult qui présente trop de biais, et que les chinois ne paraissent pas non plus d'un enthousiasme délirant. Et comme pour juger, il faut d'abord comprendre, j'ai envie de vous proposer un rapide cours de sciences-nat pour vous rappeler le lycée.

Tout d'abord quand le virus entre dans l'organisme, il entre dans les cellules, s'installe, se multiplie et pas qu'un peu, et pendant cette phase d'incubation, on ne ressent aucun symptôme. Quand il est suffisamment multiplié il sort des cellules, et là, la maladie commence vraiment avec la toux, les maux de tête, les douleurs et la fièvre. Notre système immunitaire se sent attaqué et réagit. Là, on va simplifier, c'est très compliqué parce qu'il y plein de réactions avec les globules blancs et la fabrication des fameux anticorps.

Le rôle de l'interféron

Arrêtons nous sur les pDC, ce sont des globules blancs particuliers, les cellules dendritiques Plasmacytoïdes. Ils produisent ce qu'on appelle l'interféron chargé de lutter contre le virus. C'est pour ça qu'il porte ce nom, il interfère (historiquement avec le virus de la grippe, Alick Isaacs and Jean Lindenmann prix Nobel de Médecine 1557). Au début tout va bien, c'est la guerre, notre système immunitaire fait le job, tue beaucoup de virus et si tout va bien, nous gagnons la bataille et notre défense immunitaire nous débarrasse du coronavirus après quelques jours de fièvre et de toux. C'est la très grande majorité des cas !
Malheureusement, il arrive aussi que ça se passe moins bien et que certains cas s'aggrave. Les cas qui ont de gros dégâts dans les poumons avec les conséquences que l'on connaît, réanimation et parfois décès. Et là, c'est le virus qui a gagné la bataille en obligeant les globules blancs à produire une quantité considérable de cet interféron et d'autres substances. La machine s'emballe, devient folle et on ne sait pas l'arrêter. Parce que trop d'interféron, et c'est la cata pour les poumons avec une terrible inflammation très difficile à calmer. Si je résume, au début l'interféron nous sauve la vie (j'exagère un peu) en attaquant le virus, mais quand il s'emballe il peut entrainer la mort.

La chloroquine bloque l'interféron

C'est là qu'intervient une équipe de chercheurs du CNRS dirigée par Jean-Philippe Herbeuval qui travaille depuis des années sur ce sujet. Le chloroquine bloque l'interféron et est prescrite chez certains patients auto-immuns pour cette propriété. Formidable me direz-vous, ça peut éviter les dégâts pulmonaires et cette terrible inflammation en cas d'aggravation. Et c'est effectivement une des pistes étudiée, c'est pour cette raison que le Haut comité de la Santé Publique a pour le moment autorisé uniquement la chloroquine pour cette indication.

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Ce que j'ai cependant du mal à comprendre, c'est tous ces gens qui ont fait la queue à Marseille afin d'être testé et qui auraient eu le traitement. Car souvenez-vous, au début, lorsque le virus entre et commence son attaque, heureusement que l'interféron est là... si vous le bloquez avec la chloroquine , vous affaiblissez votre défense et vous risquez de voir flamber la maladie.

Voilà, ce sont pour le moment des théories que je n'ai pas échafaudé tout seul dans un coin mais c'est l'avis de ce chercheur. La chloroquine serait peut-être très utile à un moment précis de l'évolution, quand cela risque de se compliquer mais, d'après cette théorie, sûrement pas au début car le risque de diminuer les défenses antivirales est important... Les essais en cours nous le diront.

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