On est tous plus ou moins dépendant affectivement, mais à des degrés différents. Là où cela devient problématique, c’est lorsqu’on a toujours besoin de l’approbation des autres et de leur attention. Par exemple, on a besoin des autres pour définir sa propre valeur, pour gérer des problèmes, pour se sentir heureux… Cela peut se produire dans la vie amoureuse, mais aussi en amitié, dans la famille, et au travail.
Etre dépendant de son partenaire, c’est normal, mais jusqu’à un certain point. Dans une relation équilibrée, on connaît ses besoins émotionnels et on s’efforce d’y répondre par soi-même. Bien sûr, il est normal de compter sur son partenaire pour satisfaire certains de ses besoins, mais pas tous. Il n’est pas réaliste de porter toutes ses attentes sur une seule personne. Il y a des limites à chaque relation. En cas de dépendance affective, son bonheur dépend toujours de l’autre. On ne peut pas se sentir heureux, ni satisfait si on n’a pas son approbation. Le corollaire de cela, c’est qu’on se sent généralement anxieux.
On ressent un sentiment constant d’insécurité. Lorsque son partenaire ou ses amis passent du temps avec d’autres personnes, on peut se sentir rejeté. On peut avoir l’impression de ne pas être assez bien pour son partenaire, avoir peur d’être quitté. Et d’ailleurs, on peut être prêt à accepter des choses qui font souffrir pour ne le perdre. Selon Geneviève Krebs, psychopraticienne en thérapies brèves et auteure du Manuel pour enfin se libérer de la dépendance affective (éditions Eyrolles), "la dépendance affective peut aussi se manifester par la fuite, l’ambivalence, l’incapacité à prendre sa place, ou par un surinvestissement dû à un énorme besoin de reconnaissance, ou encore par un contrôle excessif avec la conviction qu’on sera trahi un jour ou l’autre".
Quand on est dépendant affectif, on a peur du vide, de la solitude, de perdre l’amour ou l’intérêt de l’autre, car à la base, il y a eu quelque chose dans l’enfance qui a fait croire qu’on n’a pas de valeur et qu’on est incapable de se réaliser par soi-même. Alors, la première chose à faire, selon la psychopraticienne, c’est de s’évaluer et de reconnaître qu’on est dépendant affectif. Ensuite, c’est de prendre conscience des comportements et des croyances qu’on peut changer pour sortir de l’état infantile dans lequel on se trouve. Et surtout, c’est d’expérimenter de nouvelles façons de faire pour regagner de la confiance en soi, de l’autonomie et se responsabiliser.
On se recentre sur soi, ses besoins, ses envies et sur les limites à poser à l’autre pour ne pas accepter l’inacceptable. On se fixe des objectifs et on passe à l’action pour se réaliser. On expérimente des moments de solitude et des activités hors du couple. Petit à petit, on observe comment il nous a été possible de nous affirmer et de réussir ce qui nous faisait peur. Cela fait grandir l’estime en soi. Sortir de la dépendance affective se fait par étapes et demande du temps. Dans les cas les plus difficiles, un accompagnement psychologique peut être utile.