D’après une étude menée en 2022 par Opinion Way, 2,5 millions de salariés ont connu un burn-out sévère, soit 3 fois plus qu’avant la pandémie de Covid-19. La détresse psychologique des salariés ne cesse d’augmenter. Le climat dans les entreprises est jugé plus difficile.
La surcharge de travail, moins d’échanges et un manque de soutien de la part de ses collègues, les frontières entre vie privée et vie professionnelle qui s’estompent avec les outils numériques et le télétravail, le manque de reconnaissance, l’absence d’équité, des réorganisations fréquentes du travail qui sèment l’incertitude… tout cela expose à l’épuisement professionnel, qui est le résultat d’un stress cumulatif qui n’a pas été géré.
Tout le monde peut être touché par l’épuisement professionnel. Mais on est plus à risque lorsqu’on est fragilisé par des problèmes familiaux, la maladie ou un deuil, par exemple. Le burn-out a aussi tendance à toucher davantage les personnes perfectionnistes, très engagées dans leur travail.
Selon le Dr César Ancelle-Hansen, médecin généraliste chez Livi et urgentiste, ce qui doit alerter, ce sont des signes de surmenage : "L'impression qu’on ne va pas arriver à faire toutes ses tâches malgré l’augmentation de la cadence. Le fait aussi de ressentir, de façon persistante, des signes de fatigue physique et mentale, d’avoir des troubles du sommeil et de l’humeur. On peut également commencer à remettre en question le sens de son travail, ressentir une perte de motivation…".
Souvent, c’est l’entourage qui perçoit ces changements avant même qu’on les reconnaisse, et c’est lui qui tire la sonnette d’alarme.
Littéralement, le burn-out, c’est le fait de se consumer, à l’image d’une bougie qui brûle peu à peu jusqu’à s’éteindre. Le mal-être s’installe de façon progressive.
Alors, pour ne pas puiser trop loin dans ses ressources, la première chose à faire quand on ressent des signes de surmenage, c’est de se reposer. Cela peut paraître évident, et pourtant, il est facile d’aller au-delà de ses limites.
Deux sœurs américaines, Amélia et Emily Nagosaki, l’une scientifique, l’autre chef d’orchestre, ayant élaboré une méthode pour éviter le burn-out, ont établi la règle des 42%. Selon leurs recherches, se reposer 42% de son temps dans la journée serait le secret pour éloigner le burn-out. Le corps et le cerveau auraient besoin de cela pour récupérer.
En clair, il faudrait se reposer 10 heures sur 24 : dormir environ 8 heures, discuter au minimum 20 à 30 minutes avec son partenaire ou un proche, prendre au moins 30 minutes pour manger, 30 minutes pour une activité physique, et le même temps pour faire quelque chose qui nous fait du bien.