Alimentation : peut-on prévenir le cancer en apportant un regard critique dans nos assiettes ?
D'ici 2050, quelque 35 millions de nouveaux cas de cancer devraient être détectés. Face à ce constat alarmant, existe-t-il une alimentation pour prévenir le cancer ?
D'ici 2050, quelque 35 millions de nouveaux cas de cancer devraient être détectés, soit 77% de plus qu'en 2022, a indiqué l'agence de l'Organisation mondiale de la santé, le jeudi 1 février 2024.
Dans une société où l'alimentation joue un rôle clé dans notre bien-être, la prévention du cancer devient un sujet de préoccupation majeur. Selon les données du Centre Léon Bernard, près de 19 000 nouveaux cas de cancer en France pourraient être évités chaque année par une alimentation saine.
Le défi actuel est de sensibiliser à ces enjeux et d'encourager des choix alimentaires responsables. Le respect des recommandations du Centre Léon Bernard, la limitation des produits ultra-transformés, et l'adoption d'une alimentation variée et équilibrée sont autant de pistes pour un avenir où la prévention du cancer passe également par notre assiette.
Les produits ultra-transformés à limiter
L'impact néfaste des produits ultra transformés sur la santé est de plus en plus évident. Ces produits, souvent riches en gras saturés, en sucres ajoutés, et en additifs, contribuent à une augmentation du risque de cancer colorectal, selon les conclusions d'une étude parue dans The Lancet Planetary Health, en mars 2023, coordonnée par le Centre International de Recherche sur le Cancer.
Les chiffres sont éloquents : une consommation excessive de produits ultra transformés est associée à près de 7 à 10% des nouveaux cas de cancer en France. Ces produits, tels que les boissons énergisantes, les pizzas industrielles, et les snacks prêts à consommer, les nuggets, les cordons bleus, les desserts lactés sucrés, la plupart des pains et de nombreux gâteaux industriels, sans oublier les sodas, peuvent contenir des ingrédients pro-inflammatoires et des substances chimiques potentiellement cancérigènes.
Le chercheur Bernard Srour, épidémiologiste et coordonnateur du Réseau NACRe qui étudie les liens entre cancers et alimentation, témoigne sur la nocivité de ces produits : "Ça vient peut-être du fait que les produits ultra-transformés sont de moins bonne qualité nutritionnelle, plus gras, plus sucrés, plus salés… Cela pourrait aussi venir des additifs, des édulcorants de synthèse comme l’aspartame, des nitrites ou d’émulsifiants qui font l’objet de plusieurs études en cours".
Au-delà des risques liés aux ingrédients, les habitudes alimentaires liées aux produits ultra-transformés sont également associées à des problèmes de surpoids et d'obésité, deux facteurs de risque majeurs pour plusieurs types de cancers.
Préférer le fait-maison et miser sur les fruits et légumes
Face aux défis de la prévention du cancer, le choix du fait-maison en mettant l'accent sur des ingrédients frais et naturels émerge comme une stratégie offrant un contrôle accru sur les ingrédients que nous consommons. En faisant ce choix, non seulement nous réduisons notre exposition à des éléments nocifs, mais nous favorisons également une alimentation plus riche en éléments bénéfiques pour la santé.
En cuisinant chez soi, nous prenons les rênes de notre alimentation en limitant les additifs mystérieux et les excès de gras saturés. Le fait-maison offre la transparence nécessaire pour construire des repas équilibrés et adaptés à nos besoins nutritionnels spécifiques.
Intégrer abondamment fruits et légumes dans notre alimentation quotidienne représente une stratégie gagnante pour prévenir le cancer. Le Centre Léon Bernard souligne que la consommation quotidienne de 400 à 800 grammes de ces trésors nutritionnels peut réduire jusqu'à 25% des risques de cancers liés à des facteurs nutritionnels. En les intégrant de manière créative dans nos repas, que ce soit en salades, smoothies ou accompagnements, nous élevons notre alimentation à un niveau protecteur.
