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Bigorexie : comment l'addiction au sport touche-t-elle les adolescents ?
Obsédés par l'idée d'un corps parfait, de nombreux adolescents tombent dans l'addiction au sport : la bigorexie. Même si elle semble être saine, cette addiction peut avoir des conséquences néfastes sur la santé physique comme mentale.
Des jeunes font du fitness dans une salle de sport
Crédit : iStock
Plusieurs fois par semaine, Maxime 15 ans et Jules 17 ans se rendent à la salle de sport pour se "tracer un physique" et "avoir les filles à (leurs) pieds". Tous deux ont une carrure d'hommes de plus de vingt ans, seul leur visage encore enfantin trahit leur jeune âge. La pratique de la musculation peut parfois devenir une addiction, ils l'avouent eux-mêmes, "c'est dangereux parce qu'on est jamais satisfait, on veut toujours plus".
Cette addiction porte le nom de bigorexie, elle se traduit par une volonté persistante de prendre de la masse musculaire. "La personne est obsédée par la prise de masse parce qu'il ne se sent jamais optimal", explique le docteur Hervé Martini, médecin addictologue. Elle peut s'accompagner de troubles alimentaires avec des restrictions et des privations alimentaires.
Selon une étude suédoise, 2,8% à 3,6% des adolescents seraient dépendants à une activité sportive : danse, course à pied, musculation… "Ce sont des personnes en état de souffrance parce qu'ils ne sont jamais satisfaits", explique le médecin. Souvent influencés par les réseaux sociaux, les jeunes adolescents sont aussi tentés par des produits "miracles" proposés par des influenceurs.
Créatinine, Protéines ou même stéroïdes, tous ces produits peuvent avoir des conséquences sur la santé et leur efficacité n'est pas toujours prouvée scientifiquement. Avant de consommer n'importe quel produit de sport, il faut s'assurer de sa bonne composition. Le docteur Hervé Martini conseille de consommer uniquement les produits labellisés, SPORT Protect, par exemple ou certifiés AFNOR.
Pour lutter contre son addiction au sport, la première étape est d'en prendre conscience et d'en parler ensuite à un professionnel de santé pour retravailler ensuite son schéma de pensée. "Il y a des thérapies cognitives et comportementales qui vont permettre de se réapproprier son corps et d'éviter de tomber dans les excès", explique le docteur Hervé Martini. La frontière entre passion et addiction est parfois mince, d'où l'importance, pour les médecins généralistes notamment, de repérer ceux qui sont victimes de leur pratique sportive.