Dans une semaine prendra fin le Grenelle des
violences faites aux femmes. Après dix semaines de consultations, le
gouvernement va annoncer des mesures pour endiguer ce fléau. Ce Grenelle, sous la pression de l’actualité et
des associations, a crée beaucoup d’attentes. Le gouvernement sera-t-il à la
hauteur de ces attentes ?
Ça en prend le chemin. Ce qui fait espérer les associations qui
travaillent depuis longtemps sur ces sujets, c’est notamment la prise de
position très forte, dimanche 17 novembre de Nicole Belloubet. La ministre de la Justice a courageusement
reconnu les défaillances à tous les étages de l’administration. Du commissariat ou la gendarmerie, jusqu’au
tribunal et même la prison, les failles sont innombrables.
Certains diront que Nicole Belloubet n’avait pas
le choix, tellement le rapport qu’elle a commenté ce week-end dans le JDD est
accablant. Moins d’une plainte sur cinq d’une femme morte
sous les coups de son conjoint a donné lieu à une enquête. De nombreuses victimes ne parviennent pas à
porter plainte.
Souvent, il y a des antécédents de violences, il y a même des condamnations qui auraient dû alerter toute la chaîne pénale. Nicole Belloubet est courageuse parce qu’elle ne cherche pas d’excuse. Elle ne renvoie pas la responsabilité sur ses prédécesseurs. Elle accepte le constat sévère et elle reprend des solutions.
L’autre ministre très concerné est Christophe Castaner. Lui commence par dire qu’il n’accepte pas les
mises en cause de policiers et de gendarmes. Avant de dire qu’il est très sensible, aussi, au
sujet. Quand il était enfant, il a été témoin de ces
violences. Nicole Belloubet et Christophe Castaner suivront
les recommandations qui leur sont suggérées.
Une convocation systématique du conjoint mise en
cause, des procédures claires et contraignantes, des mesures d’éloignements. Car aujourd’hui, c’est l’une des réalités
pointées par les associations et par le rapport publié : l’accueil et l’attention réservée à une femme victime de violence sont très différentes d’un commissariat, d’une
gendarmerie ou d’un tribunal à l’autre.
Marlène Schiappa assume d’être la ministre de la parole
Olivier Bost
Il y a aussi Marlène Schiappa qui est spécifiquement en charge de ces dossiers. Mais il y a une grosse différence. Marlène Schiappa suit les conseils que lui a donné Yvette Roudy, qui fut ministre aux Droits de la femme sous François Mitterrand. "Pour faire avancer les choses, lui a-t-elle dit, vous êtes obligé d’être une emmerdeuse".
Marlène Schiappa assume d’être la ministre de la
parole. Il n’y a qu’en se faisant remarquer dans les
médias, en interpellant ses collègues aussi, qu’elle fait avancer ses dossiers. Ça irrite régulièrement dans le gouvernement. De la pure jalousie, estime Marlène Schiappa qui rappelle souvent sans beaucoup de modestie qu’elle est bien plus connue
par les Français que la plupart de ses collègues.
En fait, ce que Marlène Schiappa supporte moins, raconte des activistes féministes, c’est quand des associations se font plus
entendre qu’elle. Ces pressions médiatiques
expliquent d’ailleurs que le sujet des violences aux femmes avance et soit
devenu une priorité.
A l’origine de son quinquennat, Emmanuel Macron avait fait de l’égalité femmes-hommes une priorité nationale. Mais le sujet des violences physiques et
sexuelles s’est imposé ces dernières semaines et ces derniers mois il
y a eu plusieurs récits terribles de femmes tuées, alors qu’elles avaient
largement alerté la justice.
Des associations ont dénoncé ces situations, des activistes féministes ont manifesté, un député Les Républicains a même proposé et
fait adopter une première loi tout récemment. Les violences subies par les femmes sont
devenues une grande cause nationale, d’abord sous toute cette pression.
Ces pressions sont une chance, quand elles se
transforment en volonté politique. Il reste à Emmanuel Macron, à Édouard Philippe d’en faire une grande cause à la hauteur de la sécurité routière, du
cancer ou du handicap. C’est parfois ce qui reste le plus marquant, le
plus concret, dans un quinquennat.
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