En poussant le bureau exécutif du Front national à désavouer son père, Marine Le Pen a clairement montré que dans son esprit le parti ne pouvait remplir son objectif, celui d'arriver au pouvoir, avec un tel poids à porter. "Sans Jean-Marie Le Pen, elle pense que cela reste possible", explique Jean-Michel Aphatie.
Pour autant, le patriarche ne s'avoue pas encore vaincu, il lui reste son arme historique et sans doute la plus efficace : "Son verbe dévastateur". Tant qu'il continuera de parler aux médias, les micros continueront de se tendre vers lui, autant "de désordre en perspective" pour la direction du parti.
En écartant son père, Marine Le Pen a envoyé un signal clair, celui de la rupture avec l'histoire du FN. Jean-Marie Le Pen, "c'est celui qui a fondé le parti, qui l’a imbibé de sa pensée", continue Jean-Michel Aphatie, "suspendre Jean-Marie Le Pen au Front national, c'est un peu comme si l'on suspendait Dieu au paradis."
Un crime de lèse-majesté d'une telle ampleur que le parti pourrait bien se départir de son identité profonde, un comble pour un parti qui entend s’inscrire dans l’Histoire du pays s'il en venait à perdre sa propre histoire. En clair, tout l'enjeu de ce conflit fascinant, c'est celui de savoir qui gagnera grâce à cette rupture. Si Marine Le Pen pense parvenir au au sommet de l'État en se séparant de son père, en réalité c’est peut-être ce qui lui coûtera le pouvoir.
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