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Le député Philippe Gosselin lors de l'examen d'un projet de loi d'urgence pour l'île française de Mayotte, dans l'océan Indien, à l'Assemblée nationale française, à Paris, le 20 janvier 2025.
Crédit : LUDOVIC MARIN / AFP
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Sébastien Lecornu vient probablement de s'assurer un peu de longévité à Matignon. Ce mardi 14 octobre, lors de son discours de politique générale (DPG) prononcé devant les députés à l'Assemblée nationale, le Premier ministre a annoncé plusieurs mesures qui ont permis de convaincre le Parti socialiste, parmi lesquelles la suspension de la réforme des retraites, le relâchement de la trajectoire budgétaire et le refus de recourir à l'article 49.3.
"Un DPG conforme à ce que les socialistes pouvaient en attendre", résume Philippe Gosselin, député LR de la Manche, qui ne veut pas se contenter de cette analyse. C'est "sans doute aussi, indirectement, ce qu'une grande partie de nos concitoyens attend", à savoir "enjamber une période difficile pour voter un budget". En résumé, Sébastien Lecornu a été "assez agile" et "à l'écoute", reconnaît le député.
Pour séduire une partie de la gauche, Sébastien Lecornu a dû mettre en stand-by la réforme des retraites tant voulue par la droite, symbole de la présidence Macron. Laurent Wauquiez, président des députés LR, a regretté cette décision. Un avis que ne partage pas totalement Philippe Gosselin. "En réalité, il y a un conflit entre le court et le moyen terme", tranche-t-il.
"Le court terme, c'est répondre à la demande générale d'enjamber cette période, de stabiliser, de donner de la visibilité. Et donc de pouvoir voter un budget. C'est le premier objectif et c'est du reste notre premier objectif aussi", a-t-il expliqué, au micro de RTL. "Mais en réalité, sur le plus moyen terme, on envoie un drôle de signal", poursuit-il, mettant en avant le coût et "l'iniquité" d'une telle annonce. "C'est un message un peu compliqué que l'on envoie en interne sur notre capacité à réformer en France et à tenir les promesses de la réforme", résume le député.
Suspendre une telle réforme est un "pari financier", estime-t-il, regrettant un possible manque de visibilité financière. "C'est un pari aussi politique pour sortir de l'ornière dans laquelle nous sommes. Mais comme tout pari, la pièce est en l'air et on n'est pas sûr de le gagner."
Aux Républicains, d'autres sont plus sévères. Bruno Retailleau, président du parti, a notamment accusé Sébastien Lecornu d'être "l'otage" des socialistes. François-Xavier Bellamy, eurodéputé, a, de son côté, assuré qu'il voterait la censure s'il siégeait à l'Assemblée nationale. Philippe Gosselin préfère calmer le jeu. "Je crois qu'il faudrait mieux éviter ces prises de parole dans tous les sens. Aujourd'hui, ce sont les députés qui ont été pris à témoin, c'est l'opinion publique qui est prise à témoin et j'invite les uns et les autres à un peu plus de modération", explique-t-il.
Car, selon lui, son parti a, malgré tout, obtenu quelques avancées. "Dans la réponse du Premier ministre apparaissait très clairement un certain nombre de nos demandes sur le pouvoir d'achat, sur la France qui travaille, sur la limitation de l'assistanat", poursuit-il, précisant que s'il n'y avait "rien de concret", ça n'était "qu'un discours de politique générale".
Plus à droite, le Rassemblement national s'agace aussi des concessions réalisées par le Premier ministre au PS et donne des idées à l'ex-président des Républicains, Éric Ciotti, désormais rallié à Marine Le Pen, qui propose à Bruno Retailleau une rencontre pour poser les bases d'un renversement d'alliance à droite.
Une hypothèse rapidement écartée par Philippe Gosselin. "Il n'en est pas question", a-t-il lâché, rappelant que le parti avait "tranché en juillet". "Il n'y a pas de rapprochement de parti à parti", affirme-t-il. "Évidemment, on ne pourra pas empêcher des électeurs ou des élus de façon individuelle de rejoindre qui ils voudront. En tout cas, ce n'est pas d'actualité chez nous."
Si la crise politique que traverse la France est "très singulière" et "dangereuse sur le court et moyen terme par rapport à certains objectifs de finances publiques", elle ne doit pas conduire, selon le député LR, "à modifier [leurs] points de vue". "Que ceux qui veulent rejoindre une hypothétique Union des Droites la rejoignent, mais moi je n'ai pas vocation", assure-t-il, assurant refuser être un "supplétif" d'Emmanuel Macron, de Marine Le Pen ou d'Éric Ciotti".
"Ma vocation, la vocation des Républicains, même si c'est compliqué aujourd'hui, c'est de rester une force de gouvernement et pas une force d'appoint", conclut-il.
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