Trump, l’attaque du Congrès, et la France
ÉDITO - L'assaut symbolique du Congrès américain par des partisans pro-Trump résonne comme une menace sur toutes les démocraties, notamment la France.

Les évènements de la journée de mercredi aux Etats-Unis trouvent une résonance en France. Emmanuel Macron a réagi dans la nuit, prenant la parole dans une vidéo afin de rappeler les liens indéfectibles, même après les années Trump, entre la France et les Etats-Unis.
L’histoire de nos démocraties est liée et c’est bien la démocratie qui a été attaquée au Capitole par la force pour contester un vote. La réaction rapide d’Emmanuel Macron évoque celle de Jacques Chirac après les attentats de 2001. Il avait été symboliquement le premier chef d’État étranger à se rendre sur place, à New-York.
Mais au-delà de ce lien entre les deux nations, ces évènements trouvent un véritable écho politique en France. Souvent l’envahissement d’un Parlement marque un changement de régime, cet acte reste rarement symbolique.
Le souvenir des "gilets jaunes" en France
Voilà pourquoi Emmanuel Macron a dit cette nuit : "Nous ne céderons rien à la violence de quelques-uns pour remettre en cause la démocratie". Cela va interroger aussi tous ceux qui prônent ou encouragent ces soulèvements qui propagent la haine et les fausses informations.
Des députés de la majorité pointent déjà les ambiguïtés dans leurs réactions, ou leur silence, de la France Insoumise et du Rassemblement National. Marine Le Pen n’a jamais voulu dire pendant des semaines que Joe Biden avait gagné. Dans la galaxie d’extrême droite Nicolas Dupont-Aignan ou Florian Philippot ont accrédité la thèse de triches électorales.
Pour beaucoup, dans la majorité en particulier, ces évènements aux Etats-Unis ont une résonance particulière avec ce qui s’est passé en France au moment des manifestations des "gilets jaunes". Le 1er décembre 2018, les manifestants se sont approchés de l’Élysée et auraient pu y entrer.
Menace sur les démocraties
Mais attention à ne pas pousser la comparaison trop loin non plus. Aux États-Unis il convient de le rappeler tant cela reste stupéfiant, c’est un Président sortant battu qui souffle sur les braises. En France, les "gilets jaunes" n’ont jamais eu de chef. Cela ne protège de rien, ce n’est qu’une petite différence
Les désordres du monde, environnementaux, économiques, alimentent les populismes partout et ce que vient rappeler avec violence ce qui s’est passé aux États-Unis, c’est qu’ils peuvent aller jusqu’à menacer nos démocraties.