TOUT SAVOIR SUR - Mort de Georges Pompidou il y a 50 ans : que reste-t-il de sa présidence ?

PODCAST - Les années Pompidou coïncide avec la fin des Trente Glorieuses, période faste pour l'économie française. Martial You s'intéresse à ce qu'il en reste aujourd'hui et à ce qu'on devrait prendre de ces années-là.

Georges Pompidou à Poitiers en 1974

Crédit : STF / AFP

ÉCONOMIE - Que reste-t-il des années Pompidou ?

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Le 2 avril 1974, pour la seule fois à ce jour dans l'histoire de la Ve République, un président de la République décédait dans l'exercice de ses fonctions. C'est aussi la fin symbolique d'une époque, celle des "Trente Glorieuses". Mais finalement l'époque ressemble beaucoup à la nôtre, alors que reste-t-il des années Pompidou ?

La fin de la présidence Pompidou est marquée par l'inflation et la montée des prix du pétrole, un peu comme aujourd'hui. En 1973, la France affronte le premier choc pétrolier et découvre sa dépendance énergétique.

"C'est un coup dur parce que la France se rêve à l'époque comme étant une grande puissance économique en devenir. Il y a des prévisions qui annoncent qu'en 1990, la France sera la troisième puissance économique du monde derrière les États-Unis et le Japon qui est en train de monter en puissance. La France est effectivement très dépendante du pétrole", précise Jean-Marc Daniel, économiste et professeur à l'ESCP Business School.

Il ouvre les vannes à la dépense publique

En 1967, alors qu'il est premier ministre, Georges Pompidou déclare que "mieux vaut l'inflation que le chômage". Avec cette expression, il ouvre les vannes à la dépense publique et initie ce qui va devenir la norme, c'est-à-dire déficit et dette, puisque le dernier budget à l'équilibre est celui de 1974.

Le discours de réindustrialisation, porté aujourd'hui par Emmanuel Macron avec le programme France 2030, s'inscrit également dans la continuité des années Pompidou. "Ce qui est intéressant, c'est qu'il y a une ambiguïté, là aussi, parmi les élites, sur l'avenir de l'industrie française. Pompidou se mêle jusque dans les détails, il va regarder comment on réorganise l'Oréal, il va organiser des fusions dans des entreprises qui ne sont pas des entreprises publiques", explique Jean-Marc Daniel dans Tout savoir sur, un podcast RTL.

Les marges de manœuvre sont toutefois bien différentes aujourd'hui. "On avait une marge. Mais cette marge de progression, aujourd'hui, on voit bien à quelle limite elle se trouve confrontée. C'est l'environnement, c'est-à-dire qu'on ne peut plus créer une infrastructure lourde", affirme Mathieu Flonneau, historien et spécialiste de l'histoire urbaine et des mobilités.

L'aménagement urbain et le transport étaient aussi au cœur de sa politique. Il était un grand défenseur de la voiture. "Georges Pompidou avait une vraie vision aussi des transports publics, même de la marche. Donc là, il s'agissait de préserver l'urbanité, qualité à laquelle il était très attaché comme résident du centre de Paris" ajoute Mathieu Flonneau.

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