Superprofits : "Le Maire défend les entreprises, Borne parle à tous les Français", explique Olivier Bost

Bruno Le Maire et Élisabeth Borne nous démontrent une fois de plus, qu'au sein d'un même gouvernement, les avis peuvent diverger. Alors que depuis ce lundi se tient l'université d'été du Medef, les deux membres clés du gouvernement se sont livrés une forme de duel à distance. 

Alors que la Première ministre n'a pas exclu de taxer les superprofits, le ministre de l'Économie a de son côté balayé l'idée en assurant ne pas savoir "ce que c'est qu'un superprofit. Je sais que les entreprises doivent être profitables". Même chose concernant les rationnement d'énergie. Élisabeth Borne a ainsi récemment menacé les entreprises en cas d'efforts non réalisés sur la consommation d'énergie, tandis que l'ancien ministre de l'Agriculture a lui assuré que cette mesure ne serait prise "qu'en dernier recours". 

Ces deux messages sont finalement l'expression de deux lignes politiques différentes au sein du gouvernement. Le Maire refuse ainsi d'utiliser le terme de "superprofit" afin de ne pas reprendre le mot utilisé par La France Insoumise, car "en politique, reprendre les mots de l'adversaire est une faute", assure l'un de ses proches. 

Ne pas abimer les fondamentaux du Macronisme

Son souhait de ne pas mettre en place de nouvelles taxes se veut être le symbole de la politique érigé par Emmanuel Macron depuis plusieurs années : jamais de nouveaux impôts. Du côté des équipes de Matignon, on explique néanmoins que les Français sont choqués par les superprofits et qu'ils ne comprendraient pas qu'on ne leur demande pas un effort financier. 

Finalement, chacun des deux membres du gouvernement s'adresse à un interlocuteur différent. Bruno Le Maire, dans son rôle de ministre de l'Économie défend les entreprises, tandis qu'Élisabeth Borne s'adresse à tous les Français.