Soumission chimique : Joël Guerriau va démissionner de son poste de sénateur

Après les accusations de soumission chimique et de tentative d'agression sexuelle sur la députée Sandrine Josso (Modem), en 2023, le sénateur Joël Guerriau avait été exclu de son groupe parlementaire et suspendu du parti Horizons. Ce vendredi 19 septembre, il a annoncé, dans un entretien accordé à API News, qu’il allait démissionner le 6 octobre prochain, assurant que ce choix n’avait pas de rapport avec cette affaire.

Mis en examen après la plainte de Sandrine Josso, il n’avait pas renoncé à son poste de sénateur, mettant l’accent sur la présomption d'innocence. "Rien ni personne ne pourrait [me] contraindre à démissionner", clamait-il jusqu'à présent. Un procès devant le tribunal correctionnel de Paris a été ordonné et devrait se tenir les 26 et 27 janvier prochains. 

Auprès du média économique de Ouest-France, Joël Guerriau a justifié cette future démission par son ambition de "renforcer la représentation des communes rurales au Sénat". Il compte laisser son siège à Marie-Pierre Guérin, maire de La Meilleraye-de-Bretagne (Loire-Atlantique).

Sandrine Josso exprime son "dégoût"

En juillet dernier, après les nouvelles accusations dans l'émission Complément d'enquête d’une autre femme affirmant avoir été "abusée" par l’élu, Gérard Larcher, président du Sénat, avait évoqué de possibles sanctions et le rappel de la "nécessité de se démettre de son mandat".

Des remontrances que fustige Joël Guerriau : "J’ai deux ou trois choses à lui dire car son comportement n’a pas été toujours correct avec moi, comme le fait de m’avoir exclu du Sénat. Fin 2024, j’ai eu le malheur de passer ma tête dans l’hémicycle après un entretien qui avait lieu avec lui et on me l'a fortement reproché. On m’a coupé de mes contacts et contraint à l’isolement chez moi, alors même qu’il fallait tenir compte de la présomption d’innocence." Il compte lui adresser un courrier la semaine prochaine pour lui en faire part.

La députée Sandrine Josso a réagi avec véhémence à cette décision. "J'ai appris avec dégoût ce matin l'annonce de la démission prochaine de Joël Guerriau. Une décision qu'il présente comme le fruit d'un engagement personnel et non, selon lui, en lien avec l'affaire judiciaire extrêmement grave dans laquelle il est mis en examen", a estimé Sandrine Josso dans un communiqué.

"Ce scénario n'abuse plus personne. Encore une fois, c'est l'agresseur qui choisit son calendrier, son récit, sa sortie. Il ne s'agit pas d'un acte de responsabilité ou de décence : il s'agit d'un repli stratégique, à quelques mois de son procès et après avoir largement profité des privilèges attachés à sa fonction", estime la députée de Loire-Atlantique.