On a l’impression que la campagne électorale est déjà
lancée, et que le débat, une fois de plus, va se focaliser sur la sécurité,
avec une surenchère délirante. Pourquoi rien ne change ?
De fait, Emmanuel Macron n’avait pas eu besoin
de l’attentat de Rambouillet pour lancer une offensive, c’était en début de
semaine dernière dans le Figaro. Politiquement, c’est simple, il se dit que la
gauche est fracturée, mais que le risque pour lui est à droite. Donc, il doit empêcher
la droite de lui intenter un procès en laxisme. En face, au contraire, les
Républicains n’ont strictement rien à proposer économiquement, il ne leur reste
que la sécurité pour tenter de se démarquer.
C’est la cuisine politicienne. Mais la question
à se poser est celle-ci : pourquoi, à intervalles réguliers, ce sujet
refait surface ? Parce que la France serait en pleine "dérive
droitière", comme l’affirment certains ? Ou parce que l’évolution de
la société et le contexte mondial viennent amplifier l’impuissance politique
sur ces questions ? Il faut quand même rappeler que la campagne de 2017 ne
s’est absolument pas faite là-dessus. Après Charlie Hebdo, le Bataclan, la
Promenade des Anglais, on s’est payé le luxe d’une campagne électorale sans réflexion
sur le terrorisme et l’islamisme. Chapeau.
Alors quoi ? Il faut se réjouir de voir les futurs
candidats aller dessus ? Le problème, c’est qu’évidemment, on a droit à
un concours de démagogie. D’un côté, regardez, on a tout bien fait, mais on va
voter une loi supplémentaire quand même, de l’autre, on a tout bien fait quand
on était au pouvoir, mais il faut faire encore plus. Or, le sujet mérite la
nuance, et surtout le long terme.
Depuis deux ou trois ans, les attentats commis
par des étrangers en situation irrégulière ou récemment régularisés sont les
plus fréquents. Totalement indétectables, sauf à espionner les pages Facebook
d’à peu près tout le monde. Augmenter le nombre de policiers antiterroristes ne
suffira pas. On est en train de parler des conséquences d’une immigration mal
gérée, dans un contexte où le jihadisme offre une porte de sortie, une
identité de substitution, à ceux qui nourrissent ressentiment et frustration
envers la France.
D’ailleurs, Jamel Gochren avait consulté en psychiatrie. La question du suivi psychiatrique est
essentielle. Gérer l’immigration, c’est accueillir décemment ceux qui doivent
l’être, et leur donner la possibilité de s’intégrer correctement par le
travail, les accompagner même psychologiquement, et c’est renvoyer réellement
ceux qui n’ont pas vocation à rester.
L’horreur de Rambouillet ne sera pas traitée par
des dispositions sécuritaires liées à l’antiterrorisme mais par un travail de
la France et de l’Europe pour porter une politique migratoire digne de ce nom.
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