"Hommage à tous ceux qui risquent leur vie et parfois la perde pour sauver tant d’autres". Emmanuel Macron a rendu hommage aux trois policiers de 24 et 25 ans qui ont été tués le 21 mai dernier dans le Nord dans une collision avec un véhicule roulant à contre-sens. La voiture était conduite par un homme fortement alcoolisé et positif au cannabis, lui-même mort dans l'accident.
Après avoir rencontré les familles des victimes accompagné de Brigitte Macron, Emmanuel Macron a prononcé un discours depuis la cour de l'école de police de Roubaix. A l'issu de sa prise de parole, il a remis les insignes de la Légion d'honneur à titre posthume à Manon, Paul et Steven. Ils ont aussi été élevés au grade de capitaine.
Dès ses premiers mots, le chef de l'Etat a dénoncé les "comportements qui tuent". "Devant la douleur de leurs familles, devant la peine de leurs collègues, devant le deuil des Français, il faudrait que le silence suffise. Mais parler d'eux devient nécessaire pour rendre hommage à leur destin, dire respect et affection à ceux qui servent et protègent", a déclaré le président de la République.
Le chef de l'Etat a ajouté : "A la vue de vos trois cercueils n’existe que la sidération devant la justice et l’absurde. Demeurent la douleur et le respect profond. Hommage à tous ceux qui risquent leur vie et parfois la perde pour sauver tant d’autres".
Emmanuel Macron a déploré que "trop de nos agents publics" aient été "emportés ainsi dans l'exercice de leur mission ces dernières années", saluant "tous ceux qui, à leur tâche chaque jour, servent ostensiblement les Français". Lors de son discours, le président a aussi rendu hommage à l'infirmière du CHU de Reims assassinée par un homme souffrant de schizophrénie et de paranoïa.
Emmanuel Macron a aussi salué le travail au quotidien "des policiers nationaux, des gendarmes, des policiers municipaux, des pompiers, des secouristes, des infirmiers, des médecins, des enseignants et tant d'autres, tous ceux qui, dans l'humilité du service, s'occupent de nos compatriotes et protègent méritent respect et considération".
Le chef de l'Etat a rappelé les faits qui ont abouti sur le décès des trois policiers. Ils ont été emportés par "un véhicule qu'ils ne pouvaient ni voir ni prévoir", qui roulait "à contre sens, à tombeau ouvert", conduit par "un chauffard alcoolisé et sous l'emprise de stupéfiants". La veille, lors du Conseil des ministres, Emmanuel Macron a dénoncé une forme de "décivilisation". Le mot a été critiqué par certains dans la classe politique qui y voient un mot de l'extrême droite.