C’est apparemment une nouvelle polémique qui fracture le gouvernement : dans Le Parisien Dimanche, Bruno Le Maire a qualifié, ce 29 novembre, la réforme des retraites de "priorité absolue".
Marc Fesneau, ministre des relations avec le parlement, et Élisabeth Borne, ministre du travail, ont aussitôt démenti. Qui faut-il croire ? Bien malin qui peut répondre à cette question, d’autant que derrière, le patron de la République en Marche Stanislas Guérini renchérit sur le thème, appelant à reprendre les réformes.
Du coup, on aimerait savoir : le retour de la réforme des retraites en pleine crise sanitaire, alors que la précarité explose, est-ce parce qu’il faut faire croire qu’il n’y a pas eu de changement de cap et que la politique proposée en 2017 était la bonne, ou parce qu’il faut bien payer la dette, comme l’explique le ministre de l’Économie ?
Depuis le début de ce quinquennat, on a appris que, quand il y a deux options, c’est toujours l’option financière qui l’emporte. Ce que veulent les députés macronistes, c’est la promesse de départ : une réforme de structure, qui aille vers un régime universel, plus équitable.
Ce qui aura lieu, c’est ce qu’annonce Bruno Le Maire : une réforme paramétrique, où l’on va bouger les curseur pour que ça coûte moins cher parce qu’il faut bien que quelqu’un paye le "quoi qu’il en coûte".
Pourtant on aurait tout intérêt à poser la question de la dette à l’échelle européenne, avec différentes possibilités. D’abord, des obligations à très long terme, une dette perpétuelle dont l’enjeu est de rembourser les intérêts. Ensuite, de la création de monnaie par les Banques centrales de chaque pays, au nom de la Banque centrale européenne.
L’enjeu, c’est d’étaler au maximum cette dette. Et dans un monde idéal, on crée de l’inflation pour diminuer le poids de cette dette pour les jeunes générations. Encore faut-il être d’accord en Europe.
Marine Le Pen a justement tweeté : "Dans le contexte actuel, qu'est-ce qui peut sérieusement justifier que la réforme des retraites soit une 'priorité absolue' ?! Bruno Le Maire, qui exige cela de vous? La Commission en contrepartie du plan de relance ?".
Encore de la faute de l’Europe, donc… Sauf qu’en l’occurrence, c’est une question que beaucoup de monde se pose.
Le plan de relance n’est toujours pas adopté parce que la Pologne et la Hongrie refusent la clause sur le respect de l’État de droit, mais il n'a de toute façon pas été validé par les pays dits frugaux, qui exigent des ristournes et profitent d’une monnaie sous-évaluée pour eux et surévaluée pour leurs voisins, qu’à la condition que les autres se serrent la ceinture.
Une fois de plus, on risque de se retrouver avec une politique d’austérité qui va freiner les investissements et ralentir la reprise, et une réforme des retraites qui n’aura rien à voir avec celle que les Français acceptaient, qui était dans les promesses d’Emmanuel Macron. Là, ça ressemblera seulement à une punition.
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