Retraites : suspendre la réforme, "c’est condamner les nouvelles générations à ne pas en avoir", prévient Gérard Larcher sur RTL

Alors que le gouvernement peine à trouver une majorité pour faire adopter le budget 2025, le président du Sénat Gérard Larcher était l’invité du Grand Jury RTL - Public Sénat - Le Figaro - M6, ce dimanche 19 octobre. Dans un contexte de fortes tensions politiques et de calendrier parlementaire serré, le chef de la Haute Assemblée a tenu à rappeler le rôle du Sénat et à défendre le temps nécessaire à l’examen du texte.

La veille, Marine Le Pen a demandé au gouvernement d'inscrire la suspension de la réforme des retraites dans le budget de la Sécurité sociale avant son examen, via "une lettre rectificative" sur son projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) "pour garantir la viabilité juridique d'une suspension de la réforme des retraites", avant l'examen en commission à l'Assemblée le 23 octobre.

À ce stade, la suspension de la réforme doit passer par un amendement gouvernemental. S'il était adopté, il faudrait encore que le PLFSS dans son intégralité soit approuvé au Parlement, avant le 50e jour d'examen. Si ce délai expirait sans que le Parlement ne se soit prononcé, le gouvernement pourrait théoriquement faire passer le projet de loi par ordonnances, hypothèse sans précédent sous la Ve République, et qui risque de l'exposer à une motion de censure spontanée.

Sur RTL, le président du Sénat indique qu'il ne compte pas rogner sur son calendrier pour atteindre ce délai : "Le gouvernement, sur d'autres sujets, a reporté avec notre accord un débat important sur les soins palliatifs et sur la fin de vie qui aura lieu au début de l'année. Mais aujourd'hui, je le dis, le Sénat entend travailler sur le fond, aussi bien sur le projet de loi de finances que sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale".

"Suspendre la réforme des retraites, revenir en arrière, c’est d’abord condamner les nouvelles générations à ne pas avoir de retraite".

Gérard Larcher, sur RTL

Interrogé par ailleurs sur la suspension de la réforme des retraites, Gérard Larcher a dit comprendre la situation politique délicate du Premier ministre Sébastien Lecornu, tout en mettant en cause Emmanuel Macron. "J’ai bien compris dans quelle situation politique était le Premier ministre. Je vois que c’est le Premier ministre, mais c’est d’abord le président de la République qui a renoncé à une des deux réformes qui avaient marqué ces huit années de mandat", a-t-il lancé.

Le président du Sénat a rappelé que la majorité sénatoriale soutient depuis cinq ans cette réforme. "Depuis cinq ans, chaque année, la majorité sénatoriale a voté la réforme des retraites", a-t-il rappelé, jugeant qu’un retour en arrière serait une faute politique et morale.

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"Suspendre la réforme des retraites, revenir en arrière, c’est d’abord condamner les nouvelles générations à ne pas avoir de retraite. C’est une responsabilité sur nos enfants et nos petits-enfants", a-t-il averti, avant de conclure : "C’est démontrer une incapacité que nous avons à réformer."

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