L'Assemblée nationale est en ébullition autour du sujet du 49.3. L'arme constitutionnelle, synonyme d'un passage en force du gouvernement, a été évoquée par Marine Le Pen ce lundi 13 mars lors d'une conférence de presse. "Je trouve que l'utilisation du 49.3 serait une démonstration tellement flagrante de l'échec de ce gouvernement que je ne suis pas sure qu'ils aillent jusque là. Je ne suis pas sure non plus qu'ils aient la possibilité d'échapper à ce 49.3. Ce qui prouve que, quand un dossier est mal ficelé dès le départ, il le reste jusqu'à la fin".
Le gouvernement a déjà assuré à plusieurs reprises ne pas vouloir utiliser le 49.3. Une majorité de Français ne veut pas de cette réforme, donc le 49.3 serait considéré comme un passage en force par les opposants. Le gouvernement a donc besoin de ce vote sur un texte qui est une pierre angulaire du second quinquennat.
Le gouvernement se garde toutefois de dire qu'il ne l'utilisera pas. Il précise que ce n'est pas la piste privilégiée aujourd'hui. Il va tout faire pour l'éviter, mais le compte n'y est pas. D'autant qu'une petite dizaine de macronistes trainent des pieds. À ce stade, il manque entre 40 et 50 voix pour que le texte soit adopté.
L'exécutif peut compter sur les voix de la droite, il l'espère en tout cas. Mais, sur la soixantaine de députés LR, une moitié a décidé de voter contre ou se fait prier. La droite a obtenu beaucoup de concessions du gouvernement, mais elle continue de le faire courir pour en obtenir plus.