La moins pire des solutions ? C'est ce qu'essaye de jauger l'exécutif. Après plusieurs semaines où il s'était fait oublier, le recours à l'article 49.3 de la Constitution est de nouveau dans tous les esprits macronistes.
Pourquoi ? La réforme des retraites fait son retour à l'Assemblée, ce lundi 13 avril et le vote du texte est toujours, à ce stade, incertain. C'est pourquoi Matignon pourrait ainsi se laisser tenter parce cette option. L'indécision dans les rangs Les Républicains, sans oublier la fébrilité d'une partie de l'aile gauche de la macronie, pourraient faire pencher la balance du côté du refus du texte.
Les comptes d'apothicaire se multiplient. Afin de faire taire les envies de liberté en macronie, la patronne des députés Aurore Bergé a déjà fait savoir qu'elle exclurait du groupe, les députés qui voteront contre ou s'abstiendront. Elisabeth Borne prendra-t-elle le risque d'aller jusqu'au vote ?
Si l'on se réfère à l'allié de la majorité, le MoDem, et à son président, François Bayrou, l'option 49.3 n'est pas la plus adéquate. Invité du Grand Jury RTL, Le Figaro, LCI dimanche 12 mars, le maire de Pau a estimé que "dans la situation où nous sommes, où le texte n'a pas été adopté par un vote à l'Assemblée nationale, alors je reconnais que les arguments contre le 49.3 sont très forts".
Selon l'ancien candidat à l'élection présidentielle, "il y a peu de marges" au sein du Palais Bourbon. "C'est pourquoi, aller à un vote positif, ça aurait de la gueule", a-t-il lancé, afin de "placer chacun des parlementaires devant ses responsabilités", a-t-il ajouté.
Elisabeth Borne a des raisons de choisir une autre voie
François Bayrou, lors du Grand Jury RTL, Le Figaro, LCI
François Bayrou s'est même avancé à indiquer qu'Elisabeth Borne "n'a pas envie de passer au 49.3", même si cet outil constitutionnel n'est pas "honteux". Mais "dans l'état actuel de l'adoption de cette réforme des retraites, la Première ministre a des raisons de choisir une autre voie".
Une petite musique aussi entendue au sein de Renaissance. Dans Le Journal du Dimanche, le secrétaire général du parti, Stéphane Séjourné affiche, sans détour, son hostilité au recours au 49.3. "Je ne suis pas favorable au 49.3 sur ce texte. Le vote est légitime pour ce texte car on peut avoir une majorité. Jusqu’au bout, nous devons rester dans cette optique", a-t-il déclaré.
Du côté des syndicats, Laurent Berger a jugé, dans le JDD, que le recours à cet article de la Constitution serait "dangereux". Comme François Bayrou, le numéro 1 de la CFDT indique que "la Première ministre ne veut pas du 49.3. Elle l’a dit. Il n’y a donc pas de raison que le gouvernement le fasse… Disons-nous les choses : le débat n’a pas eu lieu à l’Assemblée nationale, et il a été accéléré au Sénat, alors que ce dernier a l’habitude d’aller au bout des textes dans une ambiance sereine. Dans ce contexte, adopter cette réforme grâce au 49.3 est impossible".
Tout dépend donc de la crainte de l'exécutif de voir le texte retoqué par les députés.
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