Ce jeudi 16 janvier marque la 43e journée de grève contre la réforme des retraites. Entre des syndicats déterminés et le gouvernement qui déclare vouloir passer à la suite, qui a vraiment raison ? Personne ne sait encore de quel côté va pencher la balance. Si on prend en compte exclusivement la SNCF, la RATP et les manifestations, on peut dire que le mouvement s'effrite, il y a moins de grévistes et de manifestants.
Pour autant la crise n'est pas terminée. Les avocats, les professionnels de santé, les dockers et bien d'autres prennent le relais. C'est moins spectaculaire mais quand les avocats bloquent le fonctionnement des tribunaux, cela finit par se voir. Les protestataires adoptent des méthodes originales qui attirent l'attention et cela ne va pas s'arrêter.
De plus, l'ouverture de la conférence sur le financement fin janvier, puis le débat à l'Assemblée nationale dans un mois, vont de nouveau braquer les projecteurs sur la réforme des retraites. À l'assemblée, le gouvernement dispose malgré tout d'une large majorité. Il ne devrait donc pas avoir trop de problèmes, mais cette majorité va étouffer le débat parlementaire. À tel point que beaucoup de Français vont avoir le sentiment de ne pas être représentés par les députés. Ils pourraient être tentés de se retrouver dans la rue.
De plus, les syndicats réformistes, CFDT et UNSA, qui jouent leur crédibilité, sont contraints de se montrer très vigilants. L'âge pivot a disparu pour 2022, mais Édouard Philippe a toujours l'intention de le réintroduire dans la loi définitive sous la dénomination d'âge d'équilibre. Qui plus est, les mêmes syndicats se préparent à combattre un texte de loi que le gouvernement veut cantonner dans des principes généraux pour avoir la liberté de l'appliquer à sa guise grâce à des ordonnances.
Quand Édouard Philippe assure que le gouvernement va désormais travailler désormais sur l'écologie, la sécurité, l'économie, il va présenter des plans et mesures sur tous ces sujets. Il met l'accent sur l'activité gouvernementale pour tenter de faire oublier les retraites. Il veut montrer que le gouvernement n'est pas paralysé et ne vit pas dans la crainte. Ce n'est pas gagné, car la crise actuelle dépasse la seule question des retraites. Elle traduit l'état de morosité dans lequel se trouve la France depuis longtemps, bien avant l'arrivée d'Emmanuel Macron, mais il n'est pas parvenu à changer la donne.
La crise traduit la perpétuation du doute des Français par rapport au personnel politique et par rapport au pouvoir quel qu'il soit. Pourtant, l'emploi va mieux et l'activité industrielle redémarre en France selon Édouard Philippe. C'est vrai que ça va mieux, et pourtant pas grand nombre le croit. La réalité n'imprime pas et cela vient du fait que le président de la République lui-même ne parvient pas à distiller de l'optimisme. Il se fie à son intelligence, qui est grande, mais son cerveau bien construit le barde de certitudes. Il ne comprend pas que la politique n'est pas seulement une affaire de raison. Pour convaincre un peuple qu'il faut changer ses habitudes, il faut lui montrer de l'empathie.
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