C'est la surprise de cette élection. La liste Europe Écologie - Les Verts de Yannick Jadot récolte 13,2%, selon nos dernières estimations. Ce résultat représente entre 11 et 14 députés européens au Parlement. L'ancien candidat à l'élection présidentielle arrive ainsi troisième, derrière le Rassemblement national (23,7%) et La République En Marche (22,4%).
Yannick Jadot a salué la mobilisation électorale des jeunes, qui se sont selon lui "emparés de ce scrutin". Ses partisans criaient : "Les gagnants de la soirée, c'est nous !". Depuis le début de la campagne, les sondages donnaient la liste écologiste autour de 8% des intentions de vote. Cela correspondait environ au score obtenu lors du scrutin de 2014 (8,9%). Pourtant, l'écologie a été au cœur de cette campagne des élections européennes.
Les Verts allemands ont quasiment doublé leur score à 20,5-22% (contre 10,7% en 2014). Un mouvement également suivi en France où la liste Europe-Écologie Les Verts devient la troisième force du pays.
La campagne de Yannick Jadot a pourtant eu du mal à décoller. Le candidat avait refusé toutes alliances avec les listes de gauche de Raphaël Glucksmann, Manon Aubry et Benoît Hamon. "C'est une vague verte européenne dont nous sommes les acteurs", s'est enthousiasmé sa tête de liste Yannick Jadot.
Et d'ajouter : "Les Françaises et les Français nous ont envoyé un signal très clair. Ils veulent que l'écologie soit au cœur du jeu politique. Ce message a été lancé dans toute l'Europe". La création d'un "Comité citoyen de surveillance et d'initiative sur l'Europe" a enfin été promise. "Nous réunirons les acteurs de la société civile, les syndicats, les scientifiques, les entreprises et les citoyens, afin qu'ensemble nous évaluions en permanence le travail des institutions européennes", a-t-il précisé.
Le score de Yannick Jadot pour ces élections européennes se rapproche ainsi des résultats de 2009 (16,3%), où les listes Europe-Écologie avaient remporté un franc succès sous la houlette de Daniel Cohn-Bendit, et "avec une pléiade de "candidats d'ouverture", comme José Bové, Eva Joly", note l'AFP.
La forte poussée des écologistes fait écho à la chute de la France insoumise. Le mouvement incarné par Jean-Luc Mélenchon n'est même pas la première force de gauche. La formation politique en est réduite au voisinage avec le PS, le parti qu'il a quitté en 2008. Un résultat qui place LFI en position de faiblesse dans la recomposition à suivre de la gauche.
D'autant que les troupes de Jean-Luc Mélenchon auront aggravé leurs relations avec les autres partis. Les diatribes au sommet mais aussi sur les réseaux sociaux ont souvent fusé avec EELV, Générations de Benoît Hamon, et même leurs anciens alliés du PCF, début septembre. La "fédération populaire" proposée par Jean-Luc Mélenchon - sous la bannière d'une France insoumise qui aurait été en tête - paraît loin...
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