Le chiffre est édifiant : 1.293 maires ont démissionné en 2022, du jamais-vu. Ces élus ont claqué la porte avant la fin de leur mandat, un phénomène particulièrement fort chez les maires ruraux. RTL a rencontré deux de ces démissionnaires dans le Val-d'Oise : Philippe Tissier, l'ancien maire de Brignancourt, et Daisy Délandes, l'ancienne maire de Neuilly-en-Vexin.
Tous deux n'ont jamais été élus auparavant et ont découvert l'ampleur de leur mission après leur élection, à commencer par les tâches administratives. "Il faut être au courant de tous les décrets qui sortent, de toutes les lois. Il faut se plonger dans un tas de difficultés comme les demandes de subventions. Quand vous n'y connaissez rien, c'est vraiment du chinois", se désole Philippe Tissier.
Les maires ruraux font également office de couteaux suisses dans leur commune. "On peut nous appeler parce qu'un habitant a signalé un chien dangereux dans une rue. Un week-end, avec mon mari, on avait acheté du bitume et on avait rempli des trous sur les routes", raconte Daisy Délandes.
Leur fiche de poste s'allonge de jour en jour et ces maires se retrouvent surchargés. "J'avais un téléphone greffé à mon oreille, je passais plus de temps en mairie qu'à mon domicile", se souvient Philippe Tissier. "J'avais des troubles du sommeil parce que je pensais, par exemple, à des documents à faire."
S'il est à la retraite, Daisy Lélandes jongle tant bien que mal entre son mandat et son métier d'agente immobilière. "Quand les gens nous appellent et qu'on est au travail ou en vacances, et qu'on dit d'appeler la mairie ou de voir avec les adjoints, ils ne comprennent pas. Avec une indemnité qui correspond à la moitié du Smic, on ne peut pas se permettre d'être à plein temps", regrette-t-elle.
Le coup de grâce aura été la mauvaise entente dans les conseils municipaux. "Il y avait deux conseillères qui pourrissaient complètement l'atmosphère du conseil municipal", décrit Philippe Tissier. "Tout le monde venait à reculons en se demandant ce qui allait se passer. C'était des non quasi systématiques aux propositions que je faisais, j'ai donc dû partir".
Une ambiance électrique qu'a également connue Daisy Lélandes et qui l'a poussée à démissionner à son tour. "C'est une souffrance, ce n'est pas une satisfaction de devoir abandonner. On veut résister coûte que coûte, on se dit qu'on tiendra les six ans de mandat. Au final, on a l'impression que la seule solution est de démissionner", conclut-elle. Daisy Lélandes a depuis déménagé de sa commune. Philippe Tissier se dit prêt à renouveler expérience, mais comme simple conseiller municipal.
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