2 min de lecture
Sébastien Lecornu, le 13 mars 2025
Crédit : Amaury Cornu / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Je m'abonne à la newsletter « Politique »
On leur souhaite bonne chance. Mais quels que soient les ministres, l'équation française ne va pas changer d'un poil, parce que ses causes sont très profondes. Elles remontent en réalité à loin. Pour comprendre la crise actuelle, il faut remonter à l'euro, et surtout au fait que nous avons avalé cette pilule sans lire le mode d'emploi sur la boîte.
Tout au long du XXe siècle, depuis la guerre de 1914, la France a dévalué régulièrement sa monnaie. Et à chaque fois, la dévaluation, ça a été l'ardoise magique qui a permis de compenser les dépenses publiques excessives en réduisant la valeur de la dette, au détriment des créanciers et des épargnants.
La dévaluation, c'était pour nous l'arme fatale, dont nous avons usé et abusé même jusqu'au milieu des années 80, quand s'est imposé le choix européen qui l'a interdite.
La France s'est réfugiée dans une autre échappatoire : l'endettement
François Lenglet
Mais parfois, la France n'a pas eu besoin de dévaluer, puisqu'elle s'est réfugiée dans une autre échappatoire : l'endettement. On n'a pas redressé notre gestion de l'économie après l'euro, on a simplement trouvé un nouvel exutoire pour vivre au-dessus de nos moyens, c'est le déficit et la dette.
On a utilisé la garantie collective de l'union monétaire européenne pour échapper à la sanction des marchés financiers, c'est-à-dire une forte hausse des taux d'intérêt. On est les passagers clandestins de l'euro, profitant de la réputation des autres avec lesquels on partage notre monnaie. Mais aujourd'hui, les deux routes sont barrées - la dévaluation et l'endettement - d'où la crise.
Plusieurs pays ont réussi à se redresser sans dévaluer. Ils ont accepté ce qu'on appelle des ajustements réels, c'est-à-dire une baisse de leur niveau de vie pour rétablir leur compte. Il y a eu dans ces pays un consensus politique et social, souvent initié par la gauche d'ailleurs, pour accepter des choses difficiles : une baisse des prestations, une baisse des retraites, des salaires des fonctionnaires, de façon à réduire les dépenses.
La question clé revient aux nouveaux ministres, cela va être de répartir les sacrifices. Et comme on ne peut pas faire payer les prêteurs et les épargnants en dévaluant, il n'y a qu'en fait une seule alternative, soit travailler davantage pour produire plus et financer le modèle social, ou bien nous serrer la ceinture.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte