"Une sortie de route" : Lenglet explique pourquoi l'action de Ferrari s'est effondrée en Bourse

Coup de mou pour Ferrari. La célèbre marque italienne a connu une sortie de route, jeudi 9 octobre 2025, en perdant 15% en Bourse, c'est-à-dire plus de 10 milliards d'euros de valeur boursière. Tout ça parce qu'elle a annoncé une croissance de ses profits légèrement moindre par rapport aux prévisions.

Ferrari a également expliqué que le véhicule électrique ne représenterait à terme qu'une part marginale de ses ventes. Mais même après cette embardée boursière, Ferrari vaut encore 70 milliards d'euros pour 14.000 voitures vendues seulement. Volkswagen, leader en Europe, vend de son côté 9 millions de véhicules. Sa valeur est de 50 milliards d'euros, donc moins que Ferrari.

Ce succès est lié au prestige de la marque, fondée en 1947 par le pilote Enzo Ferrari. Le luxe et la puissance des joujoux de la firme italienne valent plusieurs centaines de milliers d'euros, voire au-dessus du million. La rareté, soigneusement entretenue, a créé des listes d'attente dans lesquelles les places se revendent des fortunes. Ferrari, c'est un peu le Hermès de la voiture.

Les voitures sont fabriquées exclusivement à Maranello, c'est près de Modène, dans la région d'Émilie-Romagne. La marque compte autour de 5.000 employés, qui sont en réalité plutôt des artisans que des ouvriers. La rentabilité, même si la croissance a déçu les investisseurs, reste exceptionnelle. 30% de marge, c'est digne de l'industrie du luxe. La marque est de surcroît restée indépendante. Ses actionnaires principaux, ce sont les héritiers Agnelli, fondateur de Fiat.

"Yolo" chez Ferrari

C'est la force de la marque qui permet de réaliser des profits pareils. Une innovation marketing, la personnalisation des véhicules, est extrêmement rentable. C'est la nouvelle tendance chez les clients très riches. Habitacles et carrosseries en carbone intégral, reproduction sur le plafond de la surface de la Lune, voire d'une photo de famille, couleur unique. Pour quelques millions d'euros, on peut même dessiner et concevoir soi-même sa Ferrari, qui est ensuite fabriquée à Maranello par les ouvriers.

C'est la tendance "YOLO". C'est comme ça que le patron de Ferrari, Benedetto Vigna, l'appelle, "you only live once" (en français : "on ne vit qu'une fois). Alors, autant se faire plaisir, si on peut évidemment. La customisation des voitures compte maintenant pour 20% du chiffre d'affaires. 

Où en est Ferrari sur le plan des véhicules électriques ?

La première voiture électrique de Ferrari a été présentée ce jeudi. Elle sera livrable l'année prochaine. Un monstre qui met moins de trois secondes pour atteindre les 100 km/h et qui a même un bruit synthétique de moteur. Ce bruit a été rajouté afin de réjouir les amateurs. 

Le patron a un peu rabattu les perspectives sur l'électrique. Selon lui, les ventes ne représenteront que 20% du total en 2030. Il dit que la technologie actuelle ne permet pas de fabriquer les supercars. C'est d'ailleurs un mouvement de recul que l'on peut voir également chez Aston Martin, Bentley et les autres. 

Ils sont d'autant plus enclins à le faire qu'ils bénéficient, en tant que producteurs de toutes petites séries, d'une dérogation quant à l'interdiction des moteurs thermiques en 2035.

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