Remaniement : pourquoi est-ce si long ?

Un remaniement est un exercice compliqué, une équation difficile à résoudre. Le président de la République joue certainement un peu sur les nerfs de ses ministres, peut-être teste-t-il aussi certaines idées, avec quelques bruits de couloir pour voir comment ça réagit. 

Comme d'habitude, "il aime bien gagner du temps pour se ménager toutes les options", analyse un proche d'Emmanuel Macron. Nombreux évoquent un "retour au macronisme des origines", au "macronisme originel", qui serait la meilleure réponse aux crises passées.

Cette équipe, qui a mené Emmanuel Macron à l'Élysée, est une équipe de fidèles sur laquelle le chef de l'État voudrait s'appuyer. La question du départ d'Elisabeth Borne est également posée. Trois options sont possibles.

Dans un premier scénario, Elisabeth Borne pourrait rester à Matignon. "Tout est encore possible", veut croire l’une de ses proches, c’est le souhait d’Alexis Kohler, l'influent secrétaire général de l’Élysée, principal collaborateur d’Emmanuel Macron.

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09/02/2024 à 10:04 - 01m36s

Pendant ce temps, la locataire de Matignon ne laisse rien paraitre, elle est "fidèle à elle-même, un robot", tacle un collaborateur de la Première ministre. Matignon est à cran : "on est un peu à l'arrêt", dit un autre.

Sébastien Lecornu pourrait remplacer la Première ministre. Le ministre des Armées "est légitime, il a fait ses preuves, et ne fera pas d’ombre au Président", glisse un soutien. En coulisses, son ami Gérald Darmanin pousse pour cette option. Le chef de l'État lui fait confiance.
 
Troisième option, Julien Denormandie, ancien collaborateur d'Emmanuel Macron lorsqu'il était ministre l’Économie, un proche parmi les proches. Fidélité et loyauté pourraient être au cœur de ce remaniement.

Enfin, le nom de Gabriel Attal, ministre de l'Éducation nationale, revient de plus en plus dans les conversations. De plus, il faut respecter un équilibre gauche-droite et un équilibre hommes femmes au gouvernement. 

Le cabinet du président remanié

Le chef de l'État n'a pas la majorité à l'Assemblée nationale, il devra laisser une place à des personnalités de gauche, à l'image de ce qu'est son groupe au Palais Bourbon. 


Enfin, pour la parité. Si Elisabeth Borne et Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères, s'en vont, il faudra des femmes aux ministères régaliens. Peu de femmes émergent, si ce n'est Maud Bregeon, député Renaissance, dont le nom circule.

Le cabinet d'Emmanuel Macron a été remanié. Il a changé de directeur de cabinet à l'Élysée et a fait appel à Jonathan Guemas au poste de conseiller spécial en charge de la communication du président. C'est un proche des débuts du macronisme, qui entretient un "lien quasi filial avec le chef de l'État", expliquait-il dans la presse cette semaine.